Bedroom Research v3 @ Aéronef, Lille
C’est une armée de DJ qui a investi l’Aéronef vendredi dernier ! Pour la troisième édition de la soirée du collectif Bedroom Research, l’affiche comprenait pas moins de 14 noms, avec notamment trois invités anglais de marque dans le domaine de l’électro-synthétique : µ-ziq, Cursor Miner et Milanese. Toute une team était consacré à la vidéo : Bedroom Research c’est aussi un collectif de graphistes ! Désolé pour les lillois, mais je n’ai pu assister qu’aux sets des têtes d’affiches.
00h15 : Milanese
Milanese, c’est un peu comme la BO de Braindead qui aurait pris des pilules de basses minimalistes. La traduction ? Je veux dire la recette de la sauce (désolé, j’ai pas pu résisté) ? Imaginez des sons venus d’ailleurs, très synthétiques, accompagnés de basses très profondes auxquels se greffent rythmes lancinants aux influences dub et drum (pour en savoir le dubstep, suivez ce lien ). Quelques cris bien hachés par-dessus tout ça… De quoi réveiller des morts mais surtout mettre en transe le dancefloor de l’Aéronef.
01h15 : Cursor Miner
L’enchainement avec Cursor Miner est assez tranché : alors que Milanese paraissait très concentré derrière ses consoles, Cursor Miner affiche un style très démonstratif. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est en accord avec sa musique. Les breaks puissants convolent avec des mélodies electro-pop ultra-dansantes, ces nombreuses interventions au micro avec sa voix traficotée booste le public et les montées en puissance l’assomment de hauteur. Grimaçant, gesticulant, tantôt accroupi, tantôt en headbanging, Cursor Miner se transcende jusque la fin de son set et le public n’en aura pas lâché une miette. Excellente mise en condition, pour l’arrivée du grand monsieur de la soirée.
02h15 : µ-ziq
Son nom ne vous dit peut-être rien mais ce monsieur est responsable de bien des skeuds du milieu de l’electronica. C’est en effet le fondateur du label Planet-Mu, fondateur mais l’un aussi de ces membres les plus actifs. On comprend vite pourquoi il a su fédérer tant d’artistes autour de lui, tant son style est éclectique et maitrisé. Sans complexe et avec une facilité déconcertante, µ-ziq nous a entrainé dans la jungle, dans un funk-bigaré, boosté de basses drum, des sonorités jazzy sont présentes, subtilement, aux milieux de rythmiques synthéthiques parfaitement dosées. Musiques aux facettes multiples pour un DJ aux pseudos multiples (plus d’une dizaine !). Plus trippant que Milanese, moins péchu que Cursor Miner, µ-ziq a fédéré le public sur un set d’1h, trop court pour beaucoup..
Avant-première Sziget Festival @ Aéronef, Lille
L’Aéronef accueille le Sziget Festival ! Cette « nuit tsigane » marque le début de la compagne française de promotion du plus grand festival européen et propose des groupes aux influences tsiganes, klezmer et orientales. Avant de se rendre à Paris le 31, l’ « Avant-Première » Sziget Festival a pu testé le public nordiste, fort amateur de ces musiques traditionnelles et populaires…
Swing Gadjé
Swing Gadjé est un « ancien » de la scène régionale. Présent depuis plus de 10ans à travers la compagnie du Tire-Laine, le groupe a émergé à Wazemmes. Influencé par la diversité et l’histoire du quartier ainsi que par leurs rencontres avec les gens du voyage, Swing Gadjé affiche un répertoire de musiques tsigane, manouches, orientales. Ce métissage musical est aussi source d’une grande créativité : les compositions du groupe se veulent tantôt intimistes, tantôt luxuriantes. Ainsi durant leur prestation, des moments d’émotions sur des morceaux instrumentaux laissent la place à des explosions rythmiques où la voix grave du chanteur/accordéoniste emblématique, Arnaud Van Lecker « Nono », nous impressionne. Clarinette et violon délivrent sonorités de fêtes traditionnelles à une cadence effrénée alors le contrebassiste imprime un rythme impeccable. L’ensemble fait vibrer un public gagné par cette fièvre rythmique. Des morceaux plus nostalgiques et mélancoliques aux compositions soignées (bravo Nono, qui compose presque tous les morceaux) viennent aussi toucher le public par ces atmosphères douces et harmonieuses. Le public est conquis, maintenant prêt à accueillir les hongrois de Romano Drom.
Romano Drom
Venus de Hongrie, Romano Drom est un peu l’événement de cette soirée. Pourtant, c’est en toute simplicité, sur une scène entièrement ouverte mais vide d’artifices, que le groupe apparaît. Dopé par Swing Gadjé (et peut-être aussi par le Tokaji, vin hongrois, servi dans un bar folklorique aménagé pour l’occasion), le public écoute un peu médusé un premier morceau très calme et mélancolique ; ce sentiment laisse néanmoins vite place à l’admiration tant l’émotion est au rendez-vous dans leur interprétation. Romano Drom, c’est avant tout de l’authenticité. L’accordéon, la cruche, la basse vocale, le violon sont maitrisés avec un tel naturel, une telle décontraction que s’en est presque indécent pour le groupe précédent ! On comprend alors mieux qu’en Hongrie ils sont considérés comme les piliers de culture contemporaine tsigane. Surtout quand les rythmes se font dansants et accrocheurs ! L’accordéoniste, Róbert « Harcsa » Farkas, invité dans le groupe, délaisse alors son instrument pour s’emparer d’un violon et nous livrer un solo incroyable : des doigts qui se baladent à une vitesse folle, un archet dont je suis sur qu’il était prêt à s’enflammer. Nul doute que personne n’est resté insensible à cette performance ! Le groupe enchaine alors les morceaux festifs, le public est très enthousiaste. Une demoiselle monte même sur scène pour embrasser Harsca.
Deux rappels chaudement réclamés viennent clore le concert. Eux-mêmes ont l’air très surpris de l’accueil reçu, surpris et même débordé par les fans qui, une fois de plus, n’hésitent pas à monter sur scène pour danser et embrasser les artistes. Evidemment, ils prennent ça avec le sourire (ce n’était pas le cas des vigiles !). C’était un très bon concert !
Je n’ai pas écouté leur nouvel album, Po Cheri, sorti la veille de la soirée, mais à n’en pas douter, il doit s’agir là d’une très bonne galette !
Dj Eastenders
Journaliste et artiste venu tout droit de Franckfort, spécialiste de la fusion entre les rythmes éléctro et influences du Moyen-Orient, Dj Eastenders compose ses mixs telle une incitation au voyage. De Londres Moscou, de Malaisie aux soirées underground des bains de Budapest, il délivre des sets festifs mêlant clubbing et musiques du monde. Impressionnés, des maîtres du genre tels Badmarsh & Shri ou The Underwolves proposent des collaborations à ce jeune DJ qui sème la world music dans les clubs de tous les continents.
Enfants 2la Basse @ La Chimère, Lille
Enfants 2 la Basse : groupe hip-hop teinté de drum et de ragga. Des lillois.
La chimère : café-concert situé prés du métro Montebello. Ambiance plutôt rock-métalleux.
Drôle de combinaison que ce concert. Plus habituée des guitares électriques dans cette antre, la foule n’était pas au rendez-vous. Le concert était pourtant gratuit, « E2LB » étant en effet en pleine promotion de leur premier album, sortant le 26mars.
Sous des lumières rouges éclatantes, les quatre compères d’horizons musicaux nettement différents ne se laissent dépiter par ce public clairsemé et en profitent pour le faire participer au maximum. Le flow du chanteur Mc Kopat est impressionnant : l’avance rapide semble en marche en permanence. Accompagné au chant par le raggaman Lord-J, ils forment un duo vraiment atypique. Alors que Lord-J, branché en permanence sur du 220, saute, coure et nous sort des sons digne d’un didgeridoo, Mc Kopat aligne les vers à une cadence infernale, sans nous laisser de repos. Et bien que les paroles ne soient pas toujours des plus originales, le flow de qualité et le charisme du groupe font doubler l’effectif de la salle en un quart d’heure.
Les deux comparses de chant sont accompagnés de Yanneck-B et Dj Stamiff, installés tout deux au fond de la scène. Grâce à l’électro digitale, Yanneck-B apporte au groupe cette basse qui a fait leur réputation : éclatante et omniprésente, elle fait frémir et danser, le premier atteint de ces symptômes semble d’ailleurs Yanneck-B lui-même ! Dommage que le son de la chimère ne nous rendait pas mieux ces rythmes percutants. Aux platines, Dj Stamiff révèle une technique de scratch impeccable et précise, dont là aussi, nous n’avons pas pu profiter à fond.
Mine de rien, le melting-pot de la chimère a bien fonctionné ce soir-là : groupe d’influences multiples dans lieu aux facettes multiples = deux rappels et un groupe sympa qui vient nous parler musique à la fin. L’occasion de rediscuter du concert, autour d’une Chouffe, à la pression s’il vous plait. Si vous les avez ratés ce soir-là, grande cession de rattrapage le 23mars pour un showcase gratuit à l’Aéronef (appelez la salle pour réserver vos places, infos ici).
Plus d’infos sur Enfants2laBasse :
La fiche LLN : http://www.lillelanuit.com/fiche_groupe.php?num=241 (y’a même des extraits)
Le traditionnel myspace : http://www.myspace.com/enfants2labasse (avec des extraits aussi)
Et bientôt (fin du mois de mars) : http://www.enfants2labasse.com/
Kasabian @ Aéronef, Lille
L’intro qui tue
Formé en 2000, les britanniques de Kasabian ont attendu 2004 et la sortie de leur album éponyme pour se faire découvrir sur la scène internationale. Avec leur son électro-rock et leurs riffs accrocheurs, ils ont tout compris de la nouvelle scène rock et ont vite été mis au même rang que leurs collègues de Bloc Party et autres The Rakes. Certainement rien de révolutionnaire me direz-vous ? Et bien, côté électro, on est bien servi et, accompagné d’un bon son revival britannique, on s’en secoue les lobes. Leur premier album nous avait en effet bien débouché les oreilles : rythmiques dansantes et hypnotisantes, succession de bombes entêtantes (écoutez « Cutt off », «LSF (Lost souls forever) » ou encore « I.D »). Alors forcément, quand ces messieurs sortent leur deuxième album « Empire », dont ils se disent notamment inspirés de l’énormissime Dig your own Hole des Chemical, on se dit que ça vaut la peine de tendre une oreille…
Kasabian, un groupe sympa ?
Côté scène, les Kasabian la joue très british : Tom Meighan, le chanteur, tout de noir vêtu, arbore un foulard moucheté de blanc en guise de cravate. Les guitariste Jay Mehler et bassiste Christopher Edwards, aux extrémités droite et gauche de la scène, sont très discrets et impassibles. Seul le batteur Ian Matthews et le chanteur/guitariste Sergio Pizzorno semble sortir du style « brit-pop », le premier par l’énergie déployée dans ses rythmes impeccables, le deuxième par son style rital et ses chœurs.
Passées ces considérations esthétiques, il s’avère que le groupe délivre un son d’une grande qualité : ultra-synchronisé lors des breaks, rythmique très carrée et des riffs de guitares bien inspirés. Ajouté à cela un chanteur très excité, parcourant la scène, jouant avec son public et avec son batteur, incitant ses fans à crier toujours plus fort, vous comprendrez alors que sur dix mètres en face de la scène, l’ambiance était au pogos mains en l’air et même aux slams !
Les Kasabian enchainent les titres de leur nouvel album, dont les singles-tubes « Empire » et « Shoot the runner » qui suscitent de grands mouvements de foule. Tom Meighan semble très heureux de l’accueil du public lillois, au vu de son large sourire à la fin de ces pistes et des moultes remerciements qu’il dispense à toute la salle (il n’a oublié ni les balcons remplis de l’Aéronef, ni les escaliers d’accès eux aussi chargés !). Il lance des « Houlala ! » avec un accent français très british, le public est ravi et très visiblement, lui-aussi.
Lors des rappels, c’est néanmoins les tubes du premier album qui viennent chauffer une dernière fois le public : « LSF » et son « Come on !! » et « Cutt off » et son « lalalalaaa ». Un rappel très énergique qui a du marqué les esprits !
Fin de chronique trépidante
« This is fucking Empire !! » Tels ont été les mots de Tom Meighan après avoir joué leur single « Empire ». Certes à l’écoute, le nouvel album est plus calme, plus posé mais sur scène, galvanisée par l’énergie du groupe, chaque piste est une petite bombe. Allez donc visiter leur myspace pour découvrir ce petit trésor de l’électro-rock-indie.
Plus d’infos sur Kasabian
http://www.kasabian.fr (et oui, un site en français et sympathique en plus !)
http://en.wikipedia.org/Kasabian (plus à jour que le wiki français)
Et puis, le myspace, http://www.myspace.com/kasabian
Rodrigue @ Le Biplan, Lille
Rodrigue au Biplan, c’est un peu comme une alchimie naturelle, la rencontre d’un artiste touchant, proche de son public, avec une salle intimiste où la poésie délicate partage la place avec le rock énergique. Rodrigue saura-t-il tenir l’auditoire en haleine comme il l’a fait au festival scène en nord ? Eveillera-t-il encore ces centaines de sourires que j’ai vus à la fête de la musique ? « Les Beaux Jours » commencent, les yeux du public s’illuminent…
Rodrigue commence le voyage par « Le jour où je suis devenu fou… », titre qui donne son nom à l’album. Ce n’est pas un hasard car il s’agit certainement d’un des morceaux les plus représentatifs de l’univers de Rodrigue, calme et poétique par moments, diaboliquement énergique à d’autres. Un monde mystérieux et ambigu se dévoile à nous, les petites choses simples de la vie prennent des tournures tantôt rigolotes et ridicules, tantôt dures et incompréhensibles. Les plus grandes joies peuvent être la source des plus grandes tristesses… Peut-être est-ce pour ça qu’il est devenu fou ? Essayons de savoir. Rodrigue semble à fleur de peau: il saute, danse, sue, crie mais aussi se ratatine, se cache, fond et se disloque. Cette énergie déployée sur scène nous plonge au cœur de ses émotions exacerbées. Son inhibition, sa décontraction nous surprend, la sensibilité de ces paroles nous touche, sa présence sur scène nous transporte. Et si par moment la poésie semble avoir pris le dessus, le rock resurgit comme un pied de nez à la mélancolie d’un moment trop réfléchi. Assister à un concert de Rodrigue, c’est rester coincer entre l’envie de rester assis sur sa chaise pour boire toute ces paroles ou l’envie de l’envoyer valser pour dépenser avec lui toute cette énergie qu’il nous donne. Il résout ce dilemme lui-même en demandant à tous de se lever pour le final : tout le monde danse, lui le premier, au milieu du public !
Le monde de Rodrigue, c’est un peu comme un ciel étoilé qu’on observe un soir d’été : on a beau savoir d’avance que c’est magnifique, on est toujours touché par cette harmonie naturelle et poétique. Là où le ciel peut nous porter à l’infini, la constellation musicale Rodrigue nous emmène vers des mondes où l’on a des serpents sur la tête, où les morts ressuscitent, où les filtres d’amour sont des poisons. Chaque piste est une étoile filante : éphémère, surprenante, belle. Toutes suscitent le rêve et l’imagination… « L’univers n’a de bornes que l’imagination » et grâce à celle de Rodrigue, le notre prend une tout autre dimension. Merci encore pour ces bons moments !
F*** Them All This is rock’n’roll @ Condition Publique, Roubaix
Nom aguicheur pour une soirée prometteuse. La condition, lieu qui m’épate à chaque fois par ses métamorphoses, saura-t-elle s’adapter aux perfecto, cheveux longs et gros son rock ?
21h Flash Express
Les décibels ont apparemment été revus à la hausse pour ce soir. Bien qu’ils ne soient que trois, Flash Express sortent un son énorme ! Bien qu’ils soient originaires de la côte ouest des États-Unis, leur musique n’a rien à voir avec les groupes californiens formatés pour ados énervés. Le batteur, Lance Porter, est impressionnant : on a du mal à le suivre tant il enchaîne à une cadence infernale, son son est très carré et en même temps apporte une identité au groupe. Et en plus de tout ça, il chante. Chapeau ! Le guitariste / chanteur, Brian Waters, a du style (oui, vestimentaire aussi) et maîtrise bien ses cordes mais on sent qu’il n’ a pas le même talent que son collègue batteur. Il en fait aussi un peu trop quand il s’agit de présenter le groupe… Petit clin d’œil aussi pour le style british décalé du bassiste, Tommy Branch ; un peu en retrait pendant le concert, son côté moins « énervé » n’attirait pas l’œil, mais à l’oreille, c’était nickel.
Leur site n’étant pas très cool, je vous conseille plutôt leur page myspace où vous pourrez, en sus, écouter quelques morceaux : http://www.myspace.com/flashexpress
22h15 Tokyo Sex Destruction
Je savais que la soirée serait atypique mais avec les Tokyo Sex Destruction, c’est fait. C’est le show que nous offre le chanteur qui surprend d’abord. Ce bellâtre (surnommé Sinclair) laisse ses comparses s’occuper des instruments alors que lui jongle (littéralement !) avec ses micros, lance le manche, danse, se roule par terre, chante dans son pull… Il ne s’arrête jamais ! Le bassiste (surnommé SF Sinclair) a un look à mi chemin entre un Zangief (http://fr.wikipedia.org/wiki/Zangief) qui aurait arrêté la muscu et un François Hadji Lazaro qui aurait des cheveux et une barbe, je vous laisse voir les photos. Sa voix n’a rien d’une brute en tous cas, plutôt douce même et sa façon de gratter les cordes rendent définitivement le personnage hors norme. Concernant leur musique, on apprécie l’énergie dégagée et ces petites montées très dansantes mais il manque un petit quelque chose aux mélodies… Les jeux de lumières sont réussis et le rendu global (show + musique) est finalement bien agréable.
Pour les curieux qui se posent des questions sur les surnoms de ce groupe de barcelonais (eh oui !), les réponses sont ici : http://www.dimmak.com/tokyosexdestruction (attention english!)
23h15 The Saints
The Saints, c’est un peu les vétérans de la soirée. « This is rock’n’roll ! », c’est vraiment ce qu’on se dit quand on voit arriver Chris Bailey, le leader/chanteur du groupe, cheveux longs, guitare électrique et rides d’expression. Le trio a nettement moins de présence que le groupe précédent mais la qualité de leur son et la facilité avec laquelle ils nous le servent, imposent le respect. Leur « rock à l’état brut » (comme on dit) est constitué de riffs bien dosés, de larsens ravageurs et d’une voix charismatique. On est surpris par des rythmes tantôt proches du blues, tantôts empruntés à la vague punk mais toujours empreint de rock très seventies. C’est très abouti et le groupe joue avec un plaisir communicatif. Peut-être plus sympa à écouter en CD chez soi néanmoins.
Pour découvrir ces australiens (et oui Djay !), ils viennent de Bribanne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Brisbane) ), rendez-vous sur : http://www.saintsmusic.com
0h30 The Bellrays
Je crois bien que c’était la tête d’affiche et ça commence à 0h30 ! Il faut être rock’n’roll pour suivre et oreilles et jambes protestent. Qu’importe, une bonne bière a fermé le clapet à mon corps fatigué. The Bellrays est la seule formation de la soirée où le leader est une leadeuse. Coupe afro et robe colorée : est-ce bien du rock ?? Lisa Kekaula, la chanteuse, donc, a le timbre afro-américain nettement marqué et donne une empreinte soul au groupe. Mélangeant habilement le blues et le rock, The Bellrays donne ainsi une fusion rock-jazzy-blues que l’on pourrait comparer à la rencontre d’Aretha Franklin avec Iggy Pop.. L’énergie Punk n’est pas loin non plus et si le guitariste, Tony Fate, semble parfois être tout calme, yeux fermés, c’est qu’il prépare des riffs puissants… Au moment où il libère ses cordes, c’est tout le groupe qui s’enflamme dans une cohésion musicale impressionnante malgré l’éclectisme des styles. Lisa Kekaula se ballade dans cet univers avec aisance et énergie, invitant le public à en profiter au maximum comme eux. « Maximum Rock & Soul », c’est leur devise et c’est exactement ça !
Le saviez-vous ?
– Lisa Kekaula est aussi membre des Basement Jaxx (http://www.basementjaxx.co.uk) et fait des apparitions avec les Crystal Method (http://www.thecrystalmethod.com).
– Selon une légende urbaine, Les Bellrays enregistrent leur album à la roots sur des magnétophones à cassette ;-)
Leur site est bien sympa, à découvrir : http://www.thebellrays.com. Vous y trouverez un « Stereo Casette Player » pour écouter leurs morceaux.
Debout sur le Zinc + Les Hurlements d’Léo @ Salle Watremez, Roubaix
Debout sur le zinc @ Salle Watremez
« En plus, y z’ont carrément chauffé la salle !! », propos recueillis par votre serviteur à l’entrée des toilettes après cette première partie. En effet, on ne peut mieux résumer cette prestation fraîche et festive que nous a offerte ce groupe aux influences rock tsigane et folk musette.
Sur scène, les sept compères alternent avec maîtrise chants et instruments : cuivres, clarinette, banjo, guitares, accordéon, violons, un cocktail vitaminé, savamment orchestré. La complicité entre les membres du groupe est visible et le plaisir qu’ils prennent à nous jouer leurs airs entraînants est communicatif. Le public est conquis et ne peut que se fédérer à leur musique. Le ton est juste et malicieux, leurs textes travaillés et originaux. En fait, il est donc vrai qu’ « ils assurent grave ! », comme nous le vocifère un badaud, non loin de la buvette.
Je vous conseille vivement leur site où une vidéo très sympa vous présente l’ambiance des concerts de Debout sur le zinc.
Les Hurlements d’Léo @ Salle Watremez
Les HDL : une des grosses têtes d’affiche du festival cette année. Visiblement très attendu par un public chauffé par les DSLZ, les Hurlements ont commencé par une chanson intimiste, aidés par un jeu de lumières réussi. « Le calme avant la tempête » ? Où sont passés les hurlements aux pistes festives et énergiques ??
Pas si loin en fait, puisque dés la piste suivante, les bordelais libèrent leur recette explosive : rythmiques enthousiastes des pays de l’est, charme de l’accordéon, richesse des cuivres, guitares endiablées. Le public est ravi : pogos, slams et mains levées, c’est parti ! Les HDL maintiennent la pression face à un public conquis et en profitent pour afficher leurs convictions politiques. C’est dommage, ça faisait un peu trop propagande et ça a cassé le groove du concert. Jusqu’aux rappels, le ton est resté très engagé : poings levés et leitmotiv à la TRUST, allant jusqu’à reprendre un petit air bien connu des Béruriers sur le FN….
Heureusement, retour aux sources pendant les rappels qui nous laisse un goût un peu moins amer. On reviendra après les présidentielles !
Aldebert + Les Tits Nassels @ Salle Watremez, Roubaix
Les Tits’Nassels @ Salle Watremez
Jeudi 26 octobre, quelle journée de m*$¤%§ ! Même plus envie d’aller à Roubaix l’accordéon… En plus, en première partie de Aldebert, c’est un petit groupe de Roanne, un bled à côté de Saint Etienne. C’est comment déjà ? Ah ouais, les Tits’Nassels : pfff… connais pas ! Après tout, on verra bien…. Ca commence bien : ils ne sont que deux, ça va pas nous réveiller !
Et pourtant… Dés les premières minutes, sans trop savoir pourquoi, voilà qu’on se retrouve à battre le rythme en tapant dans les mains, un large sourire aux lèvres. Est-ce que ça vient de leurs chansons pleines d’humour, de leurs interludes remplis d’autodérision ? A moins que ce soit leurs instruments atypiques, genre tits’cuillères et gros œufs kinders ? On n’en sait rien, c’est tout simplement génial ! « Grassouillette » et « Peau-sur-l’os » nous font rire et livrent une musique tour à tour festive et fragile. A défaut d’une bonne journée, c’est une chouette soirée qui commence !!
Aldebert @ Salle Watremez
Recette d’un Aldebert à la mode Cave aux poètes (autrement appelé Aldebert façon Roubaix à l’accordéon) : une louche de cuivres, accompagnée d’un zeste d’accordéon, une pincée de contrebasse. Saisissez le tout à la guitare et pendant la cuisson, n’hésitez pas à saupoudrer de ukulélé pour relever le goût. Laissez mijoter 1h30 environ et voilà la recette d’un concert épicé.
A la première bouchée, la poésie Bénabarienne explose, livrant ses arômes de chanson française. Des petits tracas de la vie quotidienne à la satire sociale, les saveurs de l’Aldebert vous surprendront par le savant mélange de vivacité et de nostalgie, agrémenté d’une pointe dansante.
Sachez également que l’Aldebert se déguste aussi en dessert grâce à son éventail sucré de joies simples et à ces mélodies acidulées porte-bonheur. Bon appétit !
The Divine Comedy @ Aéronef, Lille
Ô Aéronef, toi qui m’a livré tant d’émotions déjà, donne moi encore de tes bonnes vibrations! ». C’est certainement ce que je me suis dit en me rendant tout guilleret au concert de The Divine Comedy. Un groupe classieux, orchestral emmené par un leader charismatique, Neil Hannon, qui s’ennorgueillit d’un « goût pour les mélodies ultimes soutenues par des arrangements somptueux magnifiant l’épique délicatesse de ses compositions ». Ca promet ! Effet réussi en tous cas, mes oreilles sont curieuses et impatientes. D’abord, une bière. En première partie, je suis surpris par « The Duke Special ». Duo d’un batteur vitaminé et d’un chanteur à dreads sur clavier (qui a physiquement tout d’un Johnathan Davis, cf. http://www.lillelanuit.com/fiche_reportage.php?num=213), la combinaison, qui se révèle intimiste, est réussie. Je suis charmé par la voix du chanteur et par ses petits interludes sympathiques avec le public. A découvrir. En attendant Divine Comedy, bière.
Vu l’attirail déployé sur scène, c’est du sérieux : je vois là violon et violoncelle, somme de guitares par ici et bien sûr, clavier, batterie,etc. Il semble y en avoir pour tous les goûts. Tout le petit monde se met en place : y’a pas à dire, c’est orchestral ! Le son contraste nettement avec Duke Special : plus pêchu évidemment, mais aussi plus « riche ».. Bah oui quoi, ils jouent en même temps tous, les gars du groupe; alors quand même, quand le violon essaye de se faire une
place à côté des guitares électriques, c’est pas évident. Quoiqu’il en soit, les compositions sont soignées et le groupe est très (trop ?) carré dans sa performance. Le petit jeu de scène entre la violoniste et le violoncelliste m’interpelle, une petite sphère au sein du groupe, dommage qu’on ne les entende pas mieux.. Ah oui, je devais vous dire pour le charisme du chanteur, Neil. Lunette de soleil fashion et costume, le look y est. Pas de doute également sur scène, c’est lui qui emmène le groupe, bien au centre, il regarde souvent ses musiciens « Bien les gars, continuez comme ça ». Bon, j’suis un peu vache, il assure à la guitare et ses textes sont plutôt pas mal. Au final, hormis Duke Special, pas de très bonnes surprises ce soir; malgré un concert techniquement réussi, Divine Comedy et son son « chargé » ne m’a pas convaincu. Restent les fans, venus en nombre ce soir, que j’ai vu danser et virevolter.
GuMMa @ Aéronef, Lille
L’Aéronef poursuit la promotion des groupes rock régionaux en accueillant ce vendredi GuMMa. Après le rock déchainé de Tang et le rock planant de DLGZ la saison dernière, c’est au tour de guMMa de nous faire gouter à la richesse de la scène rock lilloise. Avec ces sons sophistiqués et la voix au timbre si particulier de David, guMMa a fait une démonstration de savoir-faire après une semaine passée à la pépinière de l’Aéronef. Scéniquement et musicalement, cet » entrainement » a été une vraie réussite : une présence sur scène très travaillée avec les » clones » et une qualité de son digne de groupe renommé. Indéniablement un showcase très propre et réussi.
Les raisons de cette réussite ? Un cocktail entre l’expérience acquise depuis la formation du groupe en 2001, l’éventail plus qu’éclectique de leurs influences et la cohésion musicale entre les membres du groupe. Oscillant entre pop et rock, guMMa surprend aussi bien par des rythmiques hautement énergiques et que par des pistes à l’ambiance recherchée.
Pour la rythmique, Steve, batteur, frère de David et tout deux fondateurs du groupe, assure grâce notamment à une double pédale très bien maîtrisée, carrée : le rendu est fascinant et on ne peut qu’écouter en se disant » Wahou ! « . Dommage qu’il en fasse un peu trop parfois (même chose pour le pianiste/guitariste !). Pour l’ambiance, David au chant fait planer. En français ou en anglais, sa voix particulière pourrait parfaitement convenir aux grosses maisons de production pour rock à minettes mais utiliser dans l’univers de guMMa, elle prend un toute autre sens : légère, omniprésente, elle habille les compositions soignées du groupe. Les mélodies sont réussies et interprétées avec une facilité étonnante. Les chansons plus » pêchues » sont moins originales, plus » dans la vague « . Un signe que le groupe commence à avoir du succés ? guMMa ! N’oubliez votre pop sensible des débuts ! Ce serait dommage de devenir comme ces groupes » rock indé » dont le Mouv’ nous sert les oreilles à longueur de journée…
Scéniquement, ce sont les » clones » qui étonnent : des personnes en costard et masques blanc, sorte de mime qui rendent l’ambiance du groupe assez bizarre, c’est réussi parfois, un peu lourd sur d’autres pistes. Peut-être voudrait-il mieux qu’ils ne soient pas présents sur toutes les pistes. Quoiqu’il en soit, l’ambiance est unique et vaut le coup d’œil et d’oreille.
GuMMa est à écouter sur leur site, où vous pourrez notamment découvrir des extraits du nouvel album, « génération cloNe », à paraître chez Productions spéciales début 2007.