Machine Head + Zuul FX @ Splendid, Lille
Sévissant pour la troisième fois (au moins…) sur la métropole lilloise, les mythiques Machine Head ont débarqué vendredi dernier au Splendid pour un set court mais intense.
« Machine Fucking Head ! »
A chaque passage, c’est complet… En tant que novice dans l’univers métal, j’étais curieux de comprendre cette ferveur. Pourquoi tous ces tee-shirts à l’effigie du groupe lorsque je traverse la salle ? Pourquoi cet appel constamment scandé par la salle « Machine Fucking Head ! Machine Fucking Head ! » ??
Aprés s’être fait désirer un bon moment, après que le public se soit chauffé, après que les lumières se soient éteintes arrivent un à un les membres du groupe. L’intro plante le décor : ça va pas faire dans la dentelle et vu la motivation de Robb Flynn, le chanteur du groupe, on risque de passer un sacré moment de carnage. La présence de ces messieurs imposent sur scène mais la foule massée dans la salle est aussi tout impressionnante : attisée par Robb dés le 3ième morceau à former un « circle pit », elle s’exécute aussi sec pour se jetter les uns sur les autres. Entre chaque piste et jusque la fin du set, la foule n’aurait de cesse de scander « Machine fucking Head ! », impressionnant.
« Meilleur groupe métal en live »
Robb lui, parle au public, lui explique les chansons, comme à un pote; il lui offre mène des bières : « Santé ! » dit-il à l’américaine, une gorgée et hop, le verre est jeté au public. Sympa ces métalleux hein !?
Machine Head a la réputation d’être un groupe très carré lors de ces performances et malgrè des soucis de pédalier lors des premières pistes, je peux confirmer qu’ils assurent ! Dave Mc Clain nous retourne l’estomac à la batterie, les gratteux nous bombardent les oreilles de leurs riffs pointus et tonitruants, avec style et headbanging s’il vous plait. Désolé de ne pouvoir vous en donner les titres des morceaux ayant le plus marqué les esprits mais à titre d’exemple, François vous conseille ce clip de Davidian (1994 !). Autre fait marquant de la soirée, l’hommage à Dimebag Darrell, ancien guitariste de Pantera, assassiné sur scène.
15 ans leur création, j’me disais que j’allais voir un nième groupe de vieux routards du métal et après ce concert je peux affirmer qu’ils n’ont non seulement pas vieillis ni ne sont dénaturés mais ce sont au contraire bonifiés. Je comprend mieux qu’ils aient autant influencé la scène métal de ces dernières années…
Le site : http://www.machinehead1.com/
Le myspace : http://www.myspace.com/machinehead
Le C.U.L. + P.P.M. @ La Contrebasse, Lille
Le C.U.L. c’est quoi ?
Voilà comment le C.U.L. (Collectif de Ukulele Lillois) se définit lui-même : « Le ukulele est notre arme pour combattre les cons et la pluie, mais c’est aussi et avant tout un bon prétexte pour se réunir n’importe où et n’importe quand entre potes! Nous militons pour une pratique du ukulele sans prise de tête et festive, ce qui nous vaut parfois la chance d’avoir un joyeux public. Le c.u.l jouit des compositions que ses membres y introduisent frénétiquement sans jamais se lasser. A savoir aussi que le cul pratique parfois la saoûl musique initiée par leurs amis d’ Arbre à banc. »
Mama : ukulele, flute traversiere et chant
Minh Shalla : ukulele et chant
J1 : ukulele, chant et mastering
Beng : ukulele, chant et percussions
Et P.P.M ?
C’est le Projet Pas Métal. Parce que le groupe, avant, quant il s’est formé au départ, a fait du métal. Mais ça faisait trop mal à la gorge. Du coup, le groupe, il a muté et c’est devenu un groupe pas métal, avec une belle chanteuse qu’elle a pas une voix de métalleuse et qu’elle chante wahou trop bien, d’la boulette de bombe.
Roubaix’s Burning #6 @ Condition Publique, Roubaix
Petite surprise vendredi soir : alors que Sebastian est la très attendue tête d’affiche, le voilà absent et remplacé par Krazy Baldhead (un autre Ed Banger). M’enfin Teenage Bad Girl a assuré un tel live que c’est ce que l’on retiendra de cette soirée puissamment électro !
Le line-up :
23h > 0h20 : Sylvie Cious
0h20 > 1h00 : Sexual Earthquake in Kobe, live
01h00 > 2h00 : Krazy Baldhead (Ed Banger)
02h00 > 3h00 : Teenage Bad Girl, live
03h00 > 04h15 : Bobmo (Institubes)
04h15 > 06h00 : Ronyx
Spleen + Infinite Translation @ La Rumeur, Lille
Oui je sais messieurs vous attendiez les photos et la review de Fiinky Pie mais ce ne sera pas pour cette fois ! Avec Infinite Translation et Spleen, mes oreilles ont déjà été bien servies ce vendredi soir. Néanmoins, les chroniques métal et alternatives devraient être plus souvent au rendez-vous cette année sur LilleLaNuit.com. Et notamment, des chroniques en provenance de la Rumeur où la cave colle particulièrement bien aux musiques alternatives.
La soirée débute avec les guest Infinite Translation. Du son trash-métal pour commencer cette soirée : la mise en jambe est donc assez brutal pour moi cette rentrée ! Les influences sont sans équivoque : on entend du Metallica, du Motörhead, du Megadeth… Du lourd, bien servi par la guitare et la basse, le batteur se démène tant bien que mal sur sa batterie mais le matériel n’a pas l’air au rendez-vous. Le son aussi n’est pas toujours au top mais qu’importe, les riffs sont accrocheurs et le jeu de scène des deux gratteux métalleux nous donne bien l’envie d’un peu de headbanging. Dommage que le public soit si restreint… Le concert se termine avec notamment Lost in the Pyramid dont le refrain lancinant « Lost foreverrrrr » vous restera imprimé dans les oreilles à coup sûr.
Spleen enchaine ensuite avec une énergie moins dévastatrice mais avec la même veine dénonciatrice dans les textes. Spleen s’inscrit tout de même dans un style alternatif : on est en plein hard rock ! Deux guitares, basse et batterie accompagnent un chanteur aux cheveux long qui se plait à dénoncer les travers du gouvernement Sarko, Medef & Co, que ce soit lors des interludes ou dans ses chansons à textes (je vous recommande No Con’s Land ou bien France : Terre d’éceuils, dont vous retrouverez les paroles sur leur site). Sans doute Inifinite Translation passait un message identique mais un hard-rockeux a toujours des paroles moins hurlantes qu’un trash-métalleux. Présent pour la deuxième fois à Lille, les gravelinois n’en était pas à leur première scène, loin de là puisqu’ils écument les caves underground depuis plus de 10 ans… A retrouver sur leur site ou leur myspace.
Néry & Le Belgistan @ Aéronef, Lille
Avec son style loufoque et poétique, Néry est un artiste qui déstabilise les genres et les modes de la chanson française, un peu comme il l’avait fait à l’époque avec les VRP et les Nonnes Troppo mais cette fois dans un tout autre registre. Face à un Aéronef assis et pesant, il me semble néanmoins difficile qu’il arrive à quelque chose ce soir. Et pourtant…
.. Pourtant, grâce à sa voix apaisante et délicate, Néry va s’accaparer le public. Tantôt par tirades engagées, tantôt par récit sur des villes imaginaires (Penjambal), il emmène le public dans son univers atypique. Petit à petit, le Néry construit son nid… D’abord il invite les enfants à venir danser avec lui, il va les chercher dans le public, les emmène sur scène. Les parents se prennent aussi au jeu et s’approchent petit à petit : ça semblait impossible mais ce public si figé au début quitte peu à peu ses sièges pour s’approcher au devant de la scène, hypnotisé par ces vers déclinés avec tant de précision et de subtilité.
Accompagnant avec efficacité ce fond poétique et plein de sens, le Belgistan assure des rythmes jazzy et tranquilles, aux allures parfois électro. Tout ça reste gentillet bien sûr mais suffisant pour qu’un bout d’un moment, ce ne sont plus seulement les enfants qui dansent mais aussi les grands. Petites, titre composé avec –M-, emballe le public alors que Destins croisés laisse l’Aéronef pantois tant ce morceau est triste et sombre.
Quoiqu’il en soit Néry est un artiste qui ne laisse pas indifférent, l’écoute de son album Néry – Belgistan vous en apprendra plus sur cet artiste qui n’hésite à contourner les ficelles classiques de la chanson française.
Bedroom Research v3 @ Aéronef, Lille
C’est une armée de DJ qui a investi l’Aéronef vendredi dernier ! Pour la troisième édition de la soirée du collectif Bedroom Research, l’affiche comprenait pas moins de 14 noms, avec notamment trois invités anglais de marque dans le domaine de l’électro-synthétique : µ-ziq, Cursor Miner et Milanese. Toute une team était consacré à la vidéo : Bedroom Research c’est aussi un collectif de graphistes ! Désolé pour les lillois, mais je n’ai pu assister qu’aux sets des têtes d’affiches.
00h15 : Milanese
Milanese, c’est un peu comme la BO de Braindead qui aurait pris des pilules de basses minimalistes. La traduction ? Je veux dire la recette de la sauce (désolé, j’ai pas pu résisté) ? Imaginez des sons venus d’ailleurs, très synthétiques, accompagnés de basses très profondes auxquels se greffent rythmes lancinants aux influences dub et drum (pour en savoir le dubstep, suivez ce lien ). Quelques cris bien hachés par-dessus tout ça… De quoi réveiller des morts mais surtout mettre en transe le dancefloor de l’Aéronef.
01h15 : Cursor Miner
L’enchainement avec Cursor Miner est assez tranché : alors que Milanese paraissait très concentré derrière ses consoles, Cursor Miner affiche un style très démonstratif. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est en accord avec sa musique. Les breaks puissants convolent avec des mélodies electro-pop ultra-dansantes, ces nombreuses interventions au micro avec sa voix traficotée booste le public et les montées en puissance l’assomment de hauteur. Grimaçant, gesticulant, tantôt accroupi, tantôt en headbanging, Cursor Miner se transcende jusque la fin de son set et le public n’en aura pas lâché une miette. Excellente mise en condition, pour l’arrivée du grand monsieur de la soirée.
02h15 : µ-ziq
Son nom ne vous dit peut-être rien mais ce monsieur est responsable de bien des skeuds du milieu de l’electronica. C’est en effet le fondateur du label Planet-Mu, fondateur mais l’un aussi de ces membres les plus actifs. On comprend vite pourquoi il a su fédérer tant d’artistes autour de lui, tant son style est éclectique et maitrisé. Sans complexe et avec une facilité déconcertante, µ-ziq nous a entrainé dans la jungle, dans un funk-bigaré, boosté de basses drum, des sonorités jazzy sont présentes, subtilement, aux milieux de rythmiques synthéthiques parfaitement dosées. Musiques aux facettes multiples pour un DJ aux pseudos multiples (plus d’une dizaine !). Plus trippant que Milanese, moins péchu que Cursor Miner, µ-ziq a fédéré le public sur un set d’1h, trop court pour beaucoup..
Avant-première Sziget Festival @ Aéronef, Lille
L’Aéronef accueille le Sziget Festival ! Cette « nuit tsigane » marque le début de la compagne française de promotion du plus grand festival européen et propose des groupes aux influences tsiganes, klezmer et orientales. Avant de se rendre à Paris le 31, l’ « Avant-Première » Sziget Festival a pu testé le public nordiste, fort amateur de ces musiques traditionnelles et populaires…
Swing Gadjé
Swing Gadjé est un « ancien » de la scène régionale. Présent depuis plus de 10ans à travers la compagnie du Tire-Laine, le groupe a émergé à Wazemmes. Influencé par la diversité et l’histoire du quartier ainsi que par leurs rencontres avec les gens du voyage, Swing Gadjé affiche un répertoire de musiques tsigane, manouches, orientales. Ce métissage musical est aussi source d’une grande créativité : les compositions du groupe se veulent tantôt intimistes, tantôt luxuriantes. Ainsi durant leur prestation, des moments d’émotions sur des morceaux instrumentaux laissent la place à des explosions rythmiques où la voix grave du chanteur/accordéoniste emblématique, Arnaud Van Lecker « Nono », nous impressionne. Clarinette et violon délivrent sonorités de fêtes traditionnelles à une cadence effrénée alors le contrebassiste imprime un rythme impeccable. L’ensemble fait vibrer un public gagné par cette fièvre rythmique. Des morceaux plus nostalgiques et mélancoliques aux compositions soignées (bravo Nono, qui compose presque tous les morceaux) viennent aussi toucher le public par ces atmosphères douces et harmonieuses. Le public est conquis, maintenant prêt à accueillir les hongrois de Romano Drom.
Romano Drom
Venus de Hongrie, Romano Drom est un peu l’événement de cette soirée. Pourtant, c’est en toute simplicité, sur une scène entièrement ouverte mais vide d’artifices, que le groupe apparaît. Dopé par Swing Gadjé (et peut-être aussi par le Tokaji, vin hongrois, servi dans un bar folklorique aménagé pour l’occasion), le public écoute un peu médusé un premier morceau très calme et mélancolique ; ce sentiment laisse néanmoins vite place à l’admiration tant l’émotion est au rendez-vous dans leur interprétation. Romano Drom, c’est avant tout de l’authenticité. L’accordéon, la cruche, la basse vocale, le violon sont maitrisés avec un tel naturel, une telle décontraction que s’en est presque indécent pour le groupe précédent ! On comprend alors mieux qu’en Hongrie ils sont considérés comme les piliers de culture contemporaine tsigane. Surtout quand les rythmes se font dansants et accrocheurs ! L’accordéoniste, Róbert « Harcsa » Farkas, invité dans le groupe, délaisse alors son instrument pour s’emparer d’un violon et nous livrer un solo incroyable : des doigts qui se baladent à une vitesse folle, un archet dont je suis sur qu’il était prêt à s’enflammer. Nul doute que personne n’est resté insensible à cette performance ! Le groupe enchaine alors les morceaux festifs, le public est très enthousiaste. Une demoiselle monte même sur scène pour embrasser Harsca.
Deux rappels chaudement réclamés viennent clore le concert. Eux-mêmes ont l’air très surpris de l’accueil reçu, surpris et même débordé par les fans qui, une fois de plus, n’hésitent pas à monter sur scène pour danser et embrasser les artistes. Evidemment, ils prennent ça avec le sourire (ce n’était pas le cas des vigiles !). C’était un très bon concert !
Je n’ai pas écouté leur nouvel album, Po Cheri, sorti la veille de la soirée, mais à n’en pas douter, il doit s’agir là d’une très bonne galette !
Dj Eastenders
Journaliste et artiste venu tout droit de Franckfort, spécialiste de la fusion entre les rythmes éléctro et influences du Moyen-Orient, Dj Eastenders compose ses mixs telle une incitation au voyage. De Londres Moscou, de Malaisie aux soirées underground des bains de Budapest, il délivre des sets festifs mêlant clubbing et musiques du monde. Impressionnés, des maîtres du genre tels Badmarsh & Shri ou The Underwolves proposent des collaborations à ce jeune DJ qui sème la world music dans les clubs de tous les continents.
Enfants 2la Basse @ La Chimère, Lille
Enfants 2 la Basse : groupe hip-hop teinté de drum et de ragga. Des lillois.
La chimère : café-concert situé prés du métro Montebello. Ambiance plutôt rock-métalleux.
Drôle de combinaison que ce concert. Plus habituée des guitares électriques dans cette antre, la foule n’était pas au rendez-vous. Le concert était pourtant gratuit, « E2LB » étant en effet en pleine promotion de leur premier album, sortant le 26mars.
Sous des lumières rouges éclatantes, les quatre compères d’horizons musicaux nettement différents ne se laissent dépiter par ce public clairsemé et en profitent pour le faire participer au maximum. Le flow du chanteur Mc Kopat est impressionnant : l’avance rapide semble en marche en permanence. Accompagné au chant par le raggaman Lord-J, ils forment un duo vraiment atypique. Alors que Lord-J, branché en permanence sur du 220, saute, coure et nous sort des sons digne d’un didgeridoo, Mc Kopat aligne les vers à une cadence infernale, sans nous laisser de repos. Et bien que les paroles ne soient pas toujours des plus originales, le flow de qualité et le charisme du groupe font doubler l’effectif de la salle en un quart d’heure.
Les deux comparses de chant sont accompagnés de Yanneck-B et Dj Stamiff, installés tout deux au fond de la scène. Grâce à l’électro digitale, Yanneck-B apporte au groupe cette basse qui a fait leur réputation : éclatante et omniprésente, elle fait frémir et danser, le premier atteint de ces symptômes semble d’ailleurs Yanneck-B lui-même ! Dommage que le son de la chimère ne nous rendait pas mieux ces rythmes percutants. Aux platines, Dj Stamiff révèle une technique de scratch impeccable et précise, dont là aussi, nous n’avons pas pu profiter à fond.
Mine de rien, le melting-pot de la chimère a bien fonctionné ce soir-là : groupe d’influences multiples dans lieu aux facettes multiples = deux rappels et un groupe sympa qui vient nous parler musique à la fin. L’occasion de rediscuter du concert, autour d’une Chouffe, à la pression s’il vous plait. Si vous les avez ratés ce soir-là, grande cession de rattrapage le 23mars pour un showcase gratuit à l’Aéronef (appelez la salle pour réserver vos places, infos ici).
Plus d’infos sur Enfants2laBasse :
La fiche LLN : http://www.lillelanuit.com/fiche_groupe.php?num=241 (y’a même des extraits)
Le traditionnel myspace : http://www.myspace.com/enfants2labasse (avec des extraits aussi)
Et bientôt (fin du mois de mars) : http://www.enfants2labasse.com/
Kasabian @ Aéronef, Lille
L’intro qui tue
Formé en 2000, les britanniques de Kasabian ont attendu 2004 et la sortie de leur album éponyme pour se faire découvrir sur la scène internationale. Avec leur son électro-rock et leurs riffs accrocheurs, ils ont tout compris de la nouvelle scène rock et ont vite été mis au même rang que leurs collègues de Bloc Party et autres The Rakes. Certainement rien de révolutionnaire me direz-vous ? Et bien, côté électro, on est bien servi et, accompagné d’un bon son revival britannique, on s’en secoue les lobes. Leur premier album nous avait en effet bien débouché les oreilles : rythmiques dansantes et hypnotisantes, succession de bombes entêtantes (écoutez « Cutt off », «LSF (Lost souls forever) » ou encore « I.D »). Alors forcément, quand ces messieurs sortent leur deuxième album « Empire », dont ils se disent notamment inspirés de l’énormissime Dig your own Hole des Chemical, on se dit que ça vaut la peine de tendre une oreille…
Kasabian, un groupe sympa ?
Côté scène, les Kasabian la joue très british : Tom Meighan, le chanteur, tout de noir vêtu, arbore un foulard moucheté de blanc en guise de cravate. Les guitariste Jay Mehler et bassiste Christopher Edwards, aux extrémités droite et gauche de la scène, sont très discrets et impassibles. Seul le batteur Ian Matthews et le chanteur/guitariste Sergio Pizzorno semble sortir du style « brit-pop », le premier par l’énergie déployée dans ses rythmes impeccables, le deuxième par son style rital et ses chœurs.
Passées ces considérations esthétiques, il s’avère que le groupe délivre un son d’une grande qualité : ultra-synchronisé lors des breaks, rythmique très carrée et des riffs de guitares bien inspirés. Ajouté à cela un chanteur très excité, parcourant la scène, jouant avec son public et avec son batteur, incitant ses fans à crier toujours plus fort, vous comprendrez alors que sur dix mètres en face de la scène, l’ambiance était au pogos mains en l’air et même aux slams !
Les Kasabian enchainent les titres de leur nouvel album, dont les singles-tubes « Empire » et « Shoot the runner » qui suscitent de grands mouvements de foule. Tom Meighan semble très heureux de l’accueil du public lillois, au vu de son large sourire à la fin de ces pistes et des moultes remerciements qu’il dispense à toute la salle (il n’a oublié ni les balcons remplis de l’Aéronef, ni les escaliers d’accès eux aussi chargés !). Il lance des « Houlala ! » avec un accent français très british, le public est ravi et très visiblement, lui-aussi.
Lors des rappels, c’est néanmoins les tubes du premier album qui viennent chauffer une dernière fois le public : « LSF » et son « Come on !! » et « Cutt off » et son « lalalalaaa ». Un rappel très énergique qui a du marqué les esprits !
Fin de chronique trépidante
« This is fucking Empire !! » Tels ont été les mots de Tom Meighan après avoir joué leur single « Empire ». Certes à l’écoute, le nouvel album est plus calme, plus posé mais sur scène, galvanisée par l’énergie du groupe, chaque piste est une petite bombe. Allez donc visiter leur myspace pour découvrir ce petit trésor de l’électro-rock-indie.
Plus d’infos sur Kasabian
http://www.kasabian.fr (et oui, un site en français et sympathique en plus !)
http://en.wikipedia.org/Kasabian (plus à jour que le wiki français)
Et puis, le myspace, http://www.myspace.com/kasabian
Rodrigue @ Le Biplan, Lille
Rodrigue au Biplan, c’est un peu comme une alchimie naturelle, la rencontre d’un artiste touchant, proche de son public, avec une salle intimiste où la poésie délicate partage la place avec le rock énergique. Rodrigue saura-t-il tenir l’auditoire en haleine comme il l’a fait au festival scène en nord ? Eveillera-t-il encore ces centaines de sourires que j’ai vus à la fête de la musique ? « Les Beaux Jours » commencent, les yeux du public s’illuminent…
Rodrigue commence le voyage par « Le jour où je suis devenu fou… », titre qui donne son nom à l’album. Ce n’est pas un hasard car il s’agit certainement d’un des morceaux les plus représentatifs de l’univers de Rodrigue, calme et poétique par moments, diaboliquement énergique à d’autres. Un monde mystérieux et ambigu se dévoile à nous, les petites choses simples de la vie prennent des tournures tantôt rigolotes et ridicules, tantôt dures et incompréhensibles. Les plus grandes joies peuvent être la source des plus grandes tristesses… Peut-être est-ce pour ça qu’il est devenu fou ? Essayons de savoir. Rodrigue semble à fleur de peau: il saute, danse, sue, crie mais aussi se ratatine, se cache, fond et se disloque. Cette énergie déployée sur scène nous plonge au cœur de ses émotions exacerbées. Son inhibition, sa décontraction nous surprend, la sensibilité de ces paroles nous touche, sa présence sur scène nous transporte. Et si par moment la poésie semble avoir pris le dessus, le rock resurgit comme un pied de nez à la mélancolie d’un moment trop réfléchi. Assister à un concert de Rodrigue, c’est rester coincer entre l’envie de rester assis sur sa chaise pour boire toute ces paroles ou l’envie de l’envoyer valser pour dépenser avec lui toute cette énergie qu’il nous donne. Il résout ce dilemme lui-même en demandant à tous de se lever pour le final : tout le monde danse, lui le premier, au milieu du public !
Le monde de Rodrigue, c’est un peu comme un ciel étoilé qu’on observe un soir d’été : on a beau savoir d’avance que c’est magnifique, on est toujours touché par cette harmonie naturelle et poétique. Là où le ciel peut nous porter à l’infini, la constellation musicale Rodrigue nous emmène vers des mondes où l’on a des serpents sur la tête, où les morts ressuscitent, où les filtres d’amour sont des poisons. Chaque piste est une étoile filante : éphémère, surprenante, belle. Toutes suscitent le rêve et l’imagination… « L’univers n’a de bornes que l’imagination » et grâce à celle de Rodrigue, le notre prend une tout autre dimension. Merci encore pour ces bons moments !