Avant-première Sziget Festival @ Aéronef, Lille
L’Aéronef accueille le Sziget Festival ! Cette « nuit tsigane » marque le début de la compagne française de promotion du plus grand festival européen et propose des groupes aux influences tsiganes, klezmer et orientales. Avant de se rendre à Paris le 31, l’ « Avant-Première » Sziget Festival a pu testé le public nordiste, fort amateur de ces musiques traditionnelles et populaires…
Swing Gadjé
Swing Gadjé est un « ancien » de la scène régionale. Présent depuis plus de 10ans à travers la compagnie du Tire-Laine, le groupe a émergé à Wazemmes. Influencé par la diversité et l’histoire du quartier ainsi que par leurs rencontres avec les gens du voyage, Swing Gadjé affiche un répertoire de musiques tsigane, manouches, orientales. Ce métissage musical est aussi source d’une grande créativité : les compositions du groupe se veulent tantôt intimistes, tantôt luxuriantes. Ainsi durant leur prestation, des moments d’émotions sur des morceaux instrumentaux laissent la place à des explosions rythmiques où la voix grave du chanteur/accordéoniste emblématique, Arnaud Van Lecker « Nono », nous impressionne. Clarinette et violon délivrent sonorités de fêtes traditionnelles à une cadence effrénée alors le contrebassiste imprime un rythme impeccable. L’ensemble fait vibrer un public gagné par cette fièvre rythmique. Des morceaux plus nostalgiques et mélancoliques aux compositions soignées (bravo Nono, qui compose presque tous les morceaux) viennent aussi toucher le public par ces atmosphères douces et harmonieuses. Le public est conquis, maintenant prêt à accueillir les hongrois de Romano Drom.
Romano Drom
Venus de Hongrie, Romano Drom est un peu l’événement de cette soirée. Pourtant, c’est en toute simplicité, sur une scène entièrement ouverte mais vide d’artifices, que le groupe apparaît. Dopé par Swing Gadjé (et peut-être aussi par le Tokaji, vin hongrois, servi dans un bar folklorique aménagé pour l’occasion), le public écoute un peu médusé un premier morceau très calme et mélancolique ; ce sentiment laisse néanmoins vite place à l’admiration tant l’émotion est au rendez-vous dans leur interprétation. Romano Drom, c’est avant tout de l’authenticité. L’accordéon, la cruche, la basse vocale, le violon sont maitrisés avec un tel naturel, une telle décontraction que s’en est presque indécent pour le groupe précédent ! On comprend alors mieux qu’en Hongrie ils sont considérés comme les piliers de culture contemporaine tsigane. Surtout quand les rythmes se font dansants et accrocheurs ! L’accordéoniste, Róbert « Harcsa » Farkas, invité dans le groupe, délaisse alors son instrument pour s’emparer d’un violon et nous livrer un solo incroyable : des doigts qui se baladent à une vitesse folle, un archet dont je suis sur qu’il était prêt à s’enflammer. Nul doute que personne n’est resté insensible à cette performance ! Le groupe enchaine alors les morceaux festifs, le public est très enthousiaste. Une demoiselle monte même sur scène pour embrasser Harsca.
Deux rappels chaudement réclamés viennent clore le concert. Eux-mêmes ont l’air très surpris de l’accueil reçu, surpris et même débordé par les fans qui, une fois de plus, n’hésitent pas à monter sur scène pour danser et embrasser les artistes. Evidemment, ils prennent ça avec le sourire (ce n’était pas le cas des vigiles !). C’était un très bon concert !
Je n’ai pas écouté leur nouvel album, Po Cheri, sorti la veille de la soirée, mais à n’en pas douter, il doit s’agir là d’une très bonne galette !
Dj Eastenders
Journaliste et artiste venu tout droit de Franckfort, spécialiste de la fusion entre les rythmes éléctro et influences du Moyen-Orient, Dj Eastenders compose ses mixs telle une incitation au voyage. De Londres Moscou, de Malaisie aux soirées underground des bains de Budapest, il délivre des sets festifs mêlant clubbing et musiques du monde. Impressionnés, des maîtres du genre tels Badmarsh & Shri ou The Underwolves proposent des collaborations à ce jeune DJ qui sème la world music dans les clubs de tous les continents.