Concerts Archives | Page 3 sur 4 | Mickael Berteloot - Auteur Photographe

Catégorie: Concerts

Kasabian @ Aéronef, Lille

L’intro qui tue

Formé en 2000, les britanniques de Kasabian ont attendu 2004 et la sortie de leur album éponyme pour se faire découvrir sur la scène internationale. Avec leur son électro-rock et leurs riffs accrocheurs, ils ont tout compris de la nouvelle scène rock et ont vite été mis au même rang que leurs collègues de Bloc Party et autres The Rakes. Certainement rien de révolutionnaire me direz-vous ? Et bien, côté électro, on est bien servi et, accompagné d’un bon son revival britannique, on s’en secoue les lobes. Leur premier album nous avait en effet bien débouché les oreilles : rythmiques dansantes et hypnotisantes, succession de bombes entêtantes (écoutez « Cutt off », «LSF (Lost souls forever) » ou encore « I.D »). Alors forcément, quand ces messieurs sortent leur deuxième album « Empire », dont ils se disent notamment inspirés de l’énormissime Dig your own Hole des Chemical, on se dit que ça vaut la peine de tendre une oreille…

Kasabian, un groupe sympa ?

Côté scène, les Kasabian la joue très british : Tom Meighan, le chanteur, tout de noir vêtu, arbore un foulard moucheté de blanc en guise de cravate. Les guitariste Jay Mehler et bassiste Christopher Edwards, aux extrémités droite et gauche de la scène, sont très discrets et impassibles. Seul le batteur Ian Matthews et le chanteur/guitariste Sergio Pizzorno semble sortir du style « brit-pop », le premier par l’énergie déployée dans ses rythmes impeccables, le deuxième par son style rital et ses chœurs.
Passées ces considérations esthétiques, il s’avère que le groupe délivre un son d’une grande qualité : ultra-synchronisé lors des breaks, rythmique très carrée et des riffs de guitares bien inspirés. Ajouté à cela un chanteur très excité, parcourant la scène, jouant avec son public et avec son batteur, incitant ses fans à crier toujours plus fort, vous comprendrez alors que sur dix mètres en face de la scène, l’ambiance était au pogos mains en l’air et même aux slams  !
Les Kasabian enchainent les titres de leur nouvel album, dont les singles-tubes « Empire » et « Shoot the runner » qui suscitent de grands mouvements de foule. Tom Meighan semble très heureux de l’accueil du public lillois, au vu de son large sourire à la fin de ces pistes et des moultes remerciements qu’il dispense à toute la salle (il n’a oublié ni les balcons remplis de l’Aéronef, ni les escaliers d’accès eux aussi chargés !). Il lance des « Houlala ! » avec un accent français très british, le public est ravi et très visiblement, lui-aussi.
Lors des rappels, c’est néanmoins les tubes du premier album qui viennent chauffer une dernière fois le public : « LSF » et son « Come on !! » et « Cutt off » et son « lalalalaaa ». Un rappel très énergique qui a du marqué les esprits !

Fin de chronique trépidante

« This is fucking Empire !! » Tels ont été les mots de Tom Meighan après avoir joué leur single « Empire ». Certes à l’écoute, le nouvel album est plus calme, plus posé mais sur scène, galvanisée par l’énergie du groupe, chaque piste est une petite bombe. Allez donc visiter leur myspace pour découvrir ce petit trésor de l’électro-rock-indie.

Plus d’infos sur Kasabian

http://www.kasabian.fr (et oui, un site en français et sympathique en plus !)
http://en.wikipedia.org/Kasabian (plus à jour que le wiki français)
Et puis, le myspace, http://www.myspace.com/kasabian

Rodrigue @ Le Biplan, Lille

Rodrigue au Biplan, c’est un peu comme une alchimie naturelle, la rencontre d’un artiste touchant, proche de son public, avec une salle intimiste où la poésie délicate partage la place avec le rock énergique. Rodrigue saura-t-il tenir l’auditoire en haleine comme il l’a fait au festival scène en nord ? Eveillera-t-il encore ces centaines de sourires que j’ai vus à la fête de la musique ? « Les Beaux Jours » commencent, les yeux du public s’illuminent…

Rodrigue commence le voyage par « Le jour où je suis devenu fou… », titre qui donne son nom à l’album. Ce n’est pas un hasard car il s’agit certainement d’un des morceaux les plus représentatifs de l’univers de Rodrigue, calme et poétique par moments, diaboliquement énergique à d’autres. Un monde mystérieux et ambigu se dévoile à nous, les petites choses simples de la vie prennent des tournures tantôt rigolotes et ridicules, tantôt dures et incompréhensibles. Les plus grandes joies peuvent être la source des plus grandes tristesses… Peut-être est-ce pour ça qu’il est devenu fou ? Essayons de savoir. Rodrigue semble à fleur de peau: il saute, danse, sue, crie mais aussi se ratatine, se cache, fond et se disloque. Cette énergie déployée sur scène nous plonge au cœur de ses émotions exacerbées. Son inhibition, sa décontraction nous surprend, la sensibilité de ces paroles nous touche, sa présence sur scène nous transporte. Et si par moment la poésie semble avoir pris le dessus, le rock resurgit comme un pied de nez à la mélancolie d’un moment trop réfléchi. Assister à un concert de Rodrigue, c’est rester coincer entre l’envie de rester assis sur sa chaise pour boire toute ces paroles ou l’envie de l’envoyer valser pour dépenser avec lui toute cette énergie qu’il nous donne. Il résout ce dilemme lui-même en demandant à tous de se lever pour le final : tout le monde danse, lui le premier, au milieu du public !

Le monde de Rodrigue, c’est un peu comme un ciel étoilé qu’on observe un soir d’été : on a beau savoir d’avance que c’est magnifique, on est toujours touché par cette harmonie naturelle et poétique. Là où le ciel peut nous porter à l’infini, la constellation musicale Rodrigue nous emmène vers des mondes où l’on a des serpents sur la tête, où les morts ressuscitent, où les filtres d’amour sont des poisons. Chaque piste est une étoile filante : éphémère, surprenante, belle. Toutes suscitent le rêve et l’imagination… « L’univers n’a de bornes que l’imagination » et grâce à celle de Rodrigue, le notre prend une tout autre dimension. Merci encore pour ces bons moments !

F*** Them All This is rock’n’roll @ Condition Publique, Roubaix

Nom aguicheur pour une soirée prometteuse. La condition, lieu qui m’épate à chaque fois par ses métamorphoses, saura-t-elle s’adapter aux perfecto, cheveux longs et gros son rock ?

21h Flash Express

Les décibels ont apparemment été revus à la hausse pour ce soir. Bien qu’ils ne soient que trois, Flash Express sortent un son énorme ! Bien qu’ils soient originaires de la côte ouest des États-Unis, leur musique n’a rien à voir avec les groupes californiens formatés pour ados énervés. Le batteur, Lance Porter, est impressionnant : on a du mal à le suivre tant il enchaîne à une cadence infernale, son son est très carré et en même temps apporte une identité au groupe. Et en plus de tout ça, il chante. Chapeau ! Le guitariste / chanteur, Brian Waters, a du style (oui, vestimentaire aussi) et maîtrise bien ses cordes mais on sent qu’il n’ a pas le même talent que son collègue batteur. Il en fait aussi un peu trop quand il s’agit de présenter le groupe… Petit clin d’œil aussi pour le style british décalé du bassiste, Tommy Branch ; un peu en retrait pendant le concert, son côté moins « énervé » n’attirait pas l’œil, mais à l’oreille, c’était nickel.
Leur site n’étant pas très cool, je vous conseille plutôt leur page myspace où vous pourrez, en sus, écouter quelques morceaux : http://www.myspace.com/flashexpress

22h15 Tokyo Sex Destruction

Je savais que la soirée serait atypique mais avec les Tokyo Sex Destruction, c’est fait. C’est le show que nous offre le chanteur qui surprend d’abord. Ce bellâtre (surnommé Sinclair) laisse ses comparses s’occuper des instruments alors que lui jongle (littéralement !) avec ses micros, lance le manche, danse, se roule par terre, chante dans son pull… Il ne s’arrête jamais ! Le bassiste (surnommé SF Sinclair) a un look à mi chemin entre un Zangief (http://fr.wikipedia.org/wiki/Zangief) qui aurait arrêté la muscu et un François Hadji Lazaro qui aurait des cheveux et une barbe, je vous laisse voir les photos. Sa voix n’a rien d’une brute en tous cas, plutôt douce même et sa façon de gratter les cordes rendent définitivement le personnage hors norme. Concernant leur musique, on apprécie l’énergie dégagée et ces petites montées très dansantes mais il manque un petit quelque chose aux mélodies… Les jeux de lumières sont réussis et le rendu global (show + musique) est finalement bien agréable.

Pour les curieux qui se posent des questions sur les surnoms de ce groupe de barcelonais (eh oui !), les réponses sont ici : http://www.dimmak.com/tokyosexdestruction (attention english!)

23h15 The Saints

The Saints, c’est un peu les vétérans de la soirée. « This is rock’n’roll ! », c’est vraiment ce qu’on se dit quand on voit arriver Chris Bailey, le leader/chanteur du groupe, cheveux longs, guitare électrique et rides d’expression. Le trio a nettement moins de présence que le groupe précédent mais la qualité de leur son et la facilité avec laquelle ils nous le servent, imposent le respect. Leur « rock à l’état brut » (comme on dit) est constitué de riffs bien dosés, de larsens ravageurs et d’une voix charismatique. On est surpris par des rythmes tantôt proches du blues, tantôts empruntés à la vague punk mais toujours empreint de rock très seventies. C’est très abouti et le groupe joue avec un plaisir communicatif. Peut-être plus sympa à écouter en CD chez soi néanmoins.

Pour découvrir ces australiens (et oui Djay !), ils viennent de Bribanne (http://fr.wikipedia.org/wiki/Brisbane) ), rendez-vous sur : http://www.saintsmusic.com

0h30 The Bellrays

Je crois bien que c’était la tête d’affiche et ça commence à 0h30 ! Il faut être rock’n’roll pour suivre et oreilles et jambes protestent. Qu’importe, une bonne bière a fermé le clapet à mon corps fatigué. The Bellrays est la seule formation de la soirée où le leader est une leadeuse. Coupe afro et robe colorée : est-ce bien du rock ?? Lisa Kekaula, la chanteuse, donc, a le timbre afro-américain nettement marqué et donne une empreinte soul au groupe. Mélangeant habilement le blues et le rock, The Bellrays donne ainsi une fusion rock-jazzy-blues que l’on pourrait comparer à la rencontre d’Aretha Franklin avec Iggy Pop.. L’énergie Punk n’est pas loin non plus et si le guitariste, Tony Fate, semble parfois être tout calme, yeux fermés, c’est qu’il prépare des riffs puissants… Au moment où il libère ses cordes, c’est tout le groupe qui s’enflamme dans une cohésion musicale impressionnante malgré l’éclectisme des styles. Lisa Kekaula se ballade dans cet univers avec aisance et énergie, invitant le public à en profiter au maximum comme eux. « Maximum Rock & Soul », c’est leur devise et c’est exactement ça !

Le saviez-vous ?
– Lisa Kekaula est aussi membre des Basement Jaxx (http://www.basementjaxx.co.uk) et fait des apparitions avec les Crystal Method (http://www.thecrystalmethod.com).
– Selon une légende urbaine, Les Bellrays enregistrent leur album à la roots sur des magnétophones à cassette ;-)

Leur site est bien sympa, à découvrir : http://www.thebellrays.com. Vous y trouverez un « Stereo Casette Player » pour écouter leurs morceaux.

Debout sur le Zinc + Les Hurlements d’Léo @ Salle Watremez, Roubaix

Debout sur le zinc @ Salle Watremez

« En plus, y z’ont carrément chauffé la salle !! », propos recueillis par votre serviteur à l’entrée des toilettes après cette première partie. En effet, on ne peut mieux résumer cette prestation fraîche et festive que nous a offerte ce groupe aux influences rock tsigane et folk musette.

Sur scène, les sept compères alternent avec maîtrise chants et instruments : cuivres, clarinette, banjo, guitares, accordéon, violons, un cocktail vitaminé, savamment orchestré. La complicité entre les membres du groupe est visible et le plaisir qu’ils prennent à nous jouer leurs airs entraînants est communicatif. Le public est conquis et ne peut que se fédérer à leur musique. Le ton est juste et malicieux, leurs textes travaillés et originaux. En fait, il est donc vrai qu’ « ils assurent grave ! », comme nous le vocifère un badaud, non loin de la buvette.
Je vous conseille vivement leur site où une vidéo très sympa vous présente l’ambiance des concerts de Debout sur le zinc.

Les Hurlements d’Léo @ Salle Watremez

Les HDL : une des grosses têtes d’affiche du festival cette année. Visiblement très attendu par un public chauffé par les DSLZ, les Hurlements ont commencé par une chanson intimiste, aidés par un jeu de lumières réussi. « Le calme avant la tempête » ? Où sont passés les hurlements aux pistes festives et énergiques ??

Pas si loin en fait, puisque dés la piste suivante, les bordelais libèrent leur recette explosive : rythmiques enthousiastes des pays de l’est, charme de l’accordéon, richesse des cuivres, guitares endiablées. Le public est ravi : pogos, slams et mains levées, c’est parti ! Les HDL maintiennent la pression face à un public conquis et en profitent pour afficher leurs convictions politiques. C’est dommage, ça faisait un peu trop propagande et ça a cassé le groove du concert. Jusqu’aux rappels, le ton est resté très engagé : poings levés et leitmotiv à la TRUST, allant jusqu’à reprendre un petit air bien connu des Béruriers sur le FN….

Heureusement, retour aux sources pendant les rappels qui nous laisse un goût un peu moins amer. On reviendra après les présidentielles !

Aldebert + Les Tits Nassels @ Salle Watremez, Roubaix

Les Tits’Nassels @ Salle Watremez

Jeudi 26 octobre, quelle journée de m*$¤%§ ! Même plus envie d’aller à Roubaix l’accordéon… En plus, en première partie de Aldebert, c’est un petit groupe de Roanne, un bled à côté de Saint Etienne. C’est comment déjà ? Ah ouais, les Tits’Nassels : pfff… connais pas ! Après tout, on verra bien…. Ca commence bien : ils ne sont que deux, ça va pas nous réveiller !

Et pourtant… Dés les premières minutes, sans trop savoir pourquoi, voilà qu’on se retrouve à battre le rythme en tapant dans les mains, un large sourire aux lèvres. Est-ce que ça vient de leurs chansons pleines d’humour, de leurs interludes remplis d’autodérision ? A moins que ce soit leurs instruments atypiques, genre tits’cuillères et gros œufs kinders ? On n’en sait rien, c’est tout simplement génial ! « Grassouillette » et « Peau-sur-l’os » nous font rire et livrent une musique tour à tour festive et fragile. A défaut d’une bonne journée, c’est une chouette soirée qui commence !!

Aldebert @ Salle Watremez

Recette d’un Aldebert à la mode Cave aux poètes (autrement appelé Aldebert façon Roubaix à l’accordéon) : une louche de cuivres, accompagnée d’un zeste d’accordéon, une pincée de contrebasse. Saisissez le tout à la guitare et pendant la cuisson, n’hésitez pas à saupoudrer de ukulélé pour relever le goût. Laissez mijoter 1h30 environ et voilà la recette d’un concert épicé.

A la première bouchée, la poésie Bénabarienne explose, livrant ses arômes de chanson française. Des petits tracas de la vie quotidienne à la satire sociale, les saveurs de l’Aldebert vous surprendront par le savant mélange de vivacité et de nostalgie, agrémenté d’une pointe dansante.

Sachez également que l’Aldebert se déguste aussi en dessert grâce à son éventail sucré de joies simples et à ces mélodies acidulées porte-bonheur. Bon appétit !

The Divine Comedy @ Aéronef, Lille

Ô Aéronef, toi qui m’a livré tant d’émotions déjà, donne moi encore de tes bonnes vibrations! ». C’est certainement ce que je me suis dit en me rendant tout guilleret au concert de The Divine Comedy. Un groupe classieux, orchestral emmené par un leader charismatique, Neil Hannon, qui s’ennorgueillit d’un « goût pour les mélodies ultimes soutenues par des arrangements somptueux magnifiant l’épique délicatesse de ses compositions ». Ca promet ! Effet réussi en tous cas, mes oreilles sont curieuses et impatientes. D’abord, une bière. En première partie, je suis surpris par « The Duke Special ». Duo d’un batteur vitaminé et d’un chanteur à dreads sur clavier (qui a physiquement tout d’un Johnathan Davis, cf. http://www.lillelanuit.com/fiche_reportage.php?num=213), la combinaison, qui se révèle intimiste, est réussie. Je suis charmé par la voix du chanteur et par ses petits interludes sympathiques avec le public. A découvrir. En attendant Divine Comedy, bière.

Vu l’attirail déployé sur scène, c’est du sérieux : je vois là violon et violoncelle, somme de guitares par ici et bien sûr, clavier, batterie,etc. Il semble y en avoir pour tous les goûts. Tout le petit monde se met en place : y’a pas à dire, c’est orchestral ! Le son contraste nettement avec Duke Special : plus pêchu évidemment, mais aussi plus « riche ».. Bah oui quoi, ils jouent en même temps tous, les gars du groupe; alors quand même, quand le violon essaye de se faire une
place à côté des guitares électriques, c’est pas évident. Quoiqu’il en soit, les compositions sont soignées et le groupe est très (trop ?) carré dans sa performance. Le petit jeu de scène entre la violoniste et le violoncelliste m’interpelle, une petite sphère au sein du groupe, dommage qu’on ne les entende pas mieux.. Ah oui, je devais vous dire pour le charisme du chanteur, Neil. Lunette de soleil fashion et costume, le look y est. Pas de doute également sur scène, c’est lui qui emmène le groupe, bien au centre, il regarde souvent ses musiciens « Bien les gars, continuez comme ça ». Bon, j’suis un peu vache, il assure à la guitare et ses textes sont plutôt pas mal. Au final, hormis Duke Special, pas de très bonnes surprises ce soir; malgré un concert techniquement réussi, Divine Comedy et son son « chargé » ne m’a pas convaincu. Restent les fans, venus en nombre ce soir, que j’ai vu danser et virevolter.

GuMMa @ Aéronef, Lille

L’Aéronef poursuit la promotion des groupes rock régionaux en accueillant ce vendredi GuMMa. Après le rock déchainé de Tang et le rock planant de DLGZ la saison dernière, c’est au tour de guMMa de nous faire gouter à la richesse de la scène rock lilloise. Avec ces sons sophistiqués et la voix au timbre si particulier de David, guMMa a fait une démonstration de savoir-faire après une semaine passée à la pépinière de l’Aéronef. Scéniquement et musicalement, cet  » entrainement  » a été une vraie réussite : une présence sur scène très travaillée avec les  » clones  » et une qualité de son digne de groupe renommé. Indéniablement un showcase très propre et réussi.

Les raisons de cette réussite ? Un cocktail entre l’expérience acquise depuis la formation du groupe en 2001, l’éventail plus qu’éclectique de leurs influences et la cohésion musicale entre les membres du groupe. Oscillant entre pop et rock, guMMa surprend aussi bien par des rythmiques hautement énergiques et que par des pistes à l’ambiance recherchée.

guMMa à l'AéronefPour la rythmique, Steve, batteur, frère de David et tout deux fondateurs du groupe, assure grâce notamment à une double pédale très bien maîtrisée, carrée : le rendu est fascinant et on ne peut qu’écouter en se disant  » Wahou ! « . Dommage qu’il en fasse un peu trop parfois (même chose pour le pianiste/guitariste !). Pour l’ambiance, David au chant fait planer. En français ou en anglais, sa voix particulière pourrait parfaitement convenir aux grosses maisons de production pour rock à minettes mais utiliser dans l’univers de guMMa, elle prend un toute autre sens : légère, omniprésente, elle habille les compositions soignées du groupe. Les mélodies sont réussies et interprétées avec une facilité étonnante. Les chansons plus  » pêchues  » sont moins originales, plus  » dans la vague « . Un signe que le groupe commence à avoir du succés ? guMMa ! N’oubliez votre pop sensible des débuts ! Ce serait dommage de devenir comme ces groupes  » rock indé  » dont le Mouv’ nous sert les oreilles à longueur de journée…

guMMa à l'Aéronef

Scéniquement, ce sont les  » clones  » qui étonnent : des personnes en costard et masques blanc, sorte de mime qui rendent l’ambiance du groupe assez bizarre, c’est réussi parfois, un peu lourd sur d’autres pistes. Peut-être voudrait-il mieux qu’ils ne soient pas présents sur toutes les pistes. Quoiqu’il en soit, l’ambiance est unique et vaut le coup d’œil et d’oreille.

GuMMa est à écouter sur leur site, où vous pourrez notamment découvrir des extraits du nouvel album, « génération cloNe », à paraître chez Productions spéciales début 2007.

Fête de l’Huma (J3)

13h30 Saule et les pleureurs @ Grande Scène

Révélation de la scène belge, Saule et les pleureurs est un groupe qui raconte des histoires rigolotes et légères. Saule, le chanteur, ne se prend pas au sérieux et invite le public à participer à leur délire musical. Il faut dire qu’à cette heure, beaucoup sont encore fatigués et il a bien du mal à motiver les troupes ! Pourtant, il y a du potentiel avec les six instrumentistes que constituent les pleureurs, le groupe occupe parfaitement le grande scène. Les morceaux rythmés s’enchainent comme pour réveiller le public. « Mardi à l’opéra », ou l’histoire d’un pire moment, est une belle réussite : l’interprétation est géniale et l’humour de cette petite histoire est vraiment touchant. Poursuivant sa quête pour le réveil de la plaine, Saule reprend, dans une version extrêmement « pêchue » le banana slip de Lio (qui est bruxelloise, tout comme le groupe) : c’est un vrai succès ! Le chanteur y mets de sa personne enfin surtout de sa voix. D’ailleurs, cela surprend un peu car le groupe alterne les styles passant du solo de guitare assis sur une chaise au gros rock où tous les instruments prennent part. Mine de rien, la sauce prend en tout cas et la foule se fait plus nombreuse. Le chanteur lance des cris fédérateurs « Les vaches aussi ont une âme ! » pour attirer le public revendicateur de la fête. Saule et les pleureurs ont réussi une très belle prestation à une heure difficile et certainement pour la journée la plus difficile (passer 2h avant Marie Georges Buffet, ce n’est pas rien).

Fête de l’Huma (J2)

16h30 Wax Tailor @ Scène Zebrarock

Plutôt habitué des salles obscures, c’est en pleine après-midi que Wax Tailor et ses musiciennes ont investi la scène avant-gardiste de l’huma. Ce samedi, l’ambiance se veut rap et hip-hop. Difficile de classer Wax Tailor dans une de ces catégories : à vrai dire ses ambiances feutrées et ses mélanges instrumentaux relèvent plus du trip-hop et du monde de l’électro. Quoiqu’il en soit, un bon set se prépare. Wax annonce l’absence de vidéo, vu l’heure.. « matinale » ! C’est également la dernière date de sa tournée, auront-on droit à un show spécial ? Wax jongle entre ses platines, ses PC et ses multiples pitchs enchainant des samples tantôt enflammés tantôt mélancoliques, langoureux même. Est-ce du à la charmante violoncelliste ? La demoiselle à la flute traversière nous emmènerait-elle dans son monde enchanté ? A moins, que ce soit la chanteuse qui nous transporte par ces mélodies vocales…

« Ca vous dit une session hip-hop ?! ». Faut pas croire : c’est Mr Wax Tailor, s’il sait imposer ces trips à la Portishead, il sait aussi manipuler ses consoles pour nous livrer un hip-hop de qualité. C’est ce qu’il a prouvé à un public qui n’attendait que ça : après quelques titres sympathiques mais somme toute assez calme, ce réveil hip-hop sonne comme la messe pour les amateurs présents. On voit les mains se lever et les têtes basculer, quand je disais que ces demoiselles étaient hypnotisantes ;-). Wax parle au public entre ces pistes, annonçant le nom des morceaux et se permettant même quelques blagues. La scène lui réussi. Seul bémol de ce concert, l’absence quasi complète de show visuel, pas de jeu de lumière : dommage pour un DJ qui reste derrière ses platines, surtout s’il est habitué aux ambiances de nuit.

18h30 Les Têtes Raides @ Grande Scène
Les Têtes Raides ont présenté à l’Huma un concert quelque peu atypique : sur la thème de la commémorration de 1936, le groupe a invité de nombreux artistes, pour la plupart issus du milieu hip-hop ou du slam, pour intervenir pendant le concert. Le monde, que dis-je, la masse est au rendez-vous pour ce concert attendu : une foule énorme est réunie devant et autour de la grande scène, regardez les photos prises à ce moment là, c’est très impressionnant ! On voit de ci, de là des drapeaux rouges du PCF, des drapeaux bleus européens, ils ressemblent à de petits ilots noyés dans cette marée de têtes humaines.

Les Têtes Raides, emmené par le toujours dénonciateur Grégoire Simon, ont évidemment joué de nombreux titres phares mais ont largement laissé la vedette à leurs invités. Sur les écrans géants, les images alternent entre celles de la scène et des images de l’époque des premiers congés payés.
Entre chaque piste, c’est Félix du collectif Spoke Orchestra qui intervient pour délivrer un flow impressionnant et très engagé : contrastant nettement avec le style des têtes raides, il est évident que le but était de retenir toute l’attention du public. Ce fut chose faite avec notamment l’histoire du steak haché où la foule est littéralement restée pendue aux lèvres de Félix. Autre invité qui s’est fait remarqué, The Ex. Ces anglo-saxons se sont totalement emparés de la scène : exit les têtes raides et son batteur aux cheveux grisonnant, bonjour The Ex à l’énergie à l’image de la batteuse du groupe, impressionnante. Eux-aussi ont l’air très engagé mais leur anglais débité à si vive allure ne trouvent pas trop d’entendeurs.

Même si, dans sa forme, le concert a été créatif, les têtes raides sont restés fidèles à eux mêmes : finalement assez peu communicatif avec le public mais toujours impressionnant de maîtrise compte tenu du nombre d’instruments présents sur scène. Beaucoup de cuivres (sax, trompettes), une guitare de l’age de pierre(!), les violons-et-violoncelle, en tout une dizaine de personnes qui s’affairent en permanence dans cet univers musical complet.

20h30 The Subways @ Grande Scène
En ce début de soirée sur l’Huma, la foule se fait encore plus impressionnante pour un concert qui promet de beaux pogos : The Subways. Evidemment, tout le monde attend le (trop) populaire « Be My, Be My, Be my little rock and roll queen !!! ». Pour ma part, j’arrive vers la fin du concert : fallait bien se pommer une fois sur le site ;-P. Quand je vois l’ambiance au devant, je suis évidemment déçu de ne pas être arrivé plus tôt.
Les jeunots Charlotte Cooper (chant, basse) et les deux frères Billy Lunn (guitare) et Josh Morgan (chant, guitare) assurent un show terrible; la fougue de la jeunesse diront certains, mais officiellement c’est de la « teenage angst » (à traduire par à peu prés : rage chaotique de la jeunesse) qu’ils tirent cette énergie. Entre pop anglo-saxonne et punk-garage, le groupe sert au public de la grande scène ce qu’il attendait depuis le début : du bon rock’n’roll aux riffs agressifs, aux paroles gueulantes et sans détours. Les mélodies sont simples mais efficaces, rien de tel pour avoir du succès. Assurément, le groupe est en train de devenir un incontournable de la nouvelle scène rock.

22h Raphaël @ Grande Scène

On essuie sa sueur, on remballe les tee-shirts mouillés du concert précédent, c’est l’heure de Raphaël, le grand, beau et fort Raphaël. Là, je crois que c’est bon, chaque centimètre carré de la plaine devant la grande scène est occupé. La foule est tendue. Je ne comprends pas trop pourquoi. Après tout, Raphaël ce n’est pas si génial. Mais apparemment, je dois me tromper. Partout : « Raphaël, mon idole que j’ai toujours voulu voir de toute ma vie », « Raphaël, oui ! Dans la caravane… ». Je résiste et reste quand même sur la pelouse bondée. Viens la première piste, ça oui, quelle voix. Raphaël, c’est quand même particulier, sa voix, vous savez. « Comment ça va ? » dit-il, avec sa voix que j’imite dans ma tête mais que, malheureusement, je ne peux pas vous faire partager. Les filles sont aux anges : il est train de sourire. Je ne comprends toujours pas. Il fait une deuxième chanson (encore une balade). Le public est déjà conquis. Finalement, je me marre, il est hallucinant ce type. Début de la troisième piste, déjà la caravane ? Et bien, il est temps de la prendre et de faire un petit tour sur le site.

23h Flobard @ Scène du Nord
Retour à une ambiance de chez nous, beaucoup plus festive, avec Flobard. Habitué aux scènes de la région, vous les avez peut-être croisés au début de l’été au festival « Les arts, on dit… » à Chéreng. Avec un violon omniprésent et leurs mélodies celtiques, Flobard fait d’abord penser à un groupe breton. Mais leur musique emprunte à tous les genres, du tsigane au folk-rock. Les rythmes dynamiques et la présence forte du chanteur, qui au fur et à mesure du concert, se débarrasse de tout ces atours, est une véritable invitation au voyage et à la fête. Dans un esprit convivial et festif, Flobard vous communique cette énergie dansante des chansons traditionnelles. Cela ne s’arrête pas là : les paroles du groupe sont riches en messages d’espoir et défendent leurs valeurs. Elles dénoncent aussi les petites réalités quotidiennes et évitent le piège de la chanson tristounette, en gardant toujours de l’humour. Flobard, c’est une bouffée d’air sur la scène du nord, un vent qui souffle agréablement et qui nous invite à la bonne humeur.

Semtazone @ Le Biplan, Lille

C’est un véritable ras de marée qui a innondé la cave du biplan avec la venue de Semtazone. Peu importe les Wampas à la condition publique et autre coupe du monde : c’était au biplan qu’il fallait être !

Semtazone est un groupe aux influences multiples; les notes rock agrémentent toujours un peu leurs morceaux et on se plait allégrement entre la tendre douceur du ska-punk et l’intensité électrique d’un poème cynique. Mais oublions ces tergiversations de style : on est entre nous et c’est d’ailleurs l’esprit de ce concert. Convivial, interactif, proche ! Variété d’instruments, variété de tons, variété de voix : les torsions musicales vous invitent au voyage, à vivre ces histoires de séducteur, de conne, d’escargots… Semtazone, c’est le coktal d’une once d’Ogres de Barback, d’un doigt d’Hurlements d’Léo, d’une pincée de VRP, arrangé à une sauce que je dirai burtonnesque. Un mélange riche mais sans prétention qui résonne depuis le petit xylophone jusqu’à l’imposant sax baryton. Flute traversière, contrebasse, banjo (et j’en oublie plein!) participe aussi à cette fête musicale de laquelle chacun, que ce soit l’amateur discret ou l’avide de pogos, sort comblé. Semtazone bouillone et le verbe s’exprime : du bulletion météo à la chanson cynique, de la mélodie au ska-punk… Tout ça s’enchaine à merveille au plus grand plaisir de mes yeux et de mes oreilles. Retenez bien leur nom, leur CD va bientot devenir un classique de la nouvelle scène française !

Plus d’infos sur www.stz.biz

Mickael Berteloot Up