Eliades Ochoa @ Aéronef
Eliades Ochoa est surtout connu pour avoir participé au Buena vista social club. Mais il ne faut pas oublier que c’est un grand artiste de la guitare guajira (guitare « paysanne » cubaine) ! Alors après 40ans de carrière, aura-t-il la pêche ? Les clubs de salsa, apparemment présent en nombre, n’espéraient que ça.
La première (et dernière partie) est assurée par DJ Tan. Musiques latines, argentines, musiques hautes en couleurs mais visiblement tout le monde attend Eliades ! A son arrivée sur scène, bel accueil du public et départ sur les chapeaux de roues. C’est monsieur Ochoa le chef d’orchestre : à son seul signal, le groupe se met en route, telle une machine à musique bien huilée. On sent que les musiciens prennent un réel plaisir à jouer. Le bassiste se débrouille à merveille avec son instrument à six cordes, les deux trompettistes chantent et dansent, le guitariste garde un sourire permanent et Eliades qui admire toute cette troupe, ne lâche pas sa guitare (ni son chapeau !). Il n’oublie pas le public en le remerciant par des « Gracias a la familia grande » ou encore en lui demandant comment ça va : « ¿Cómo está la cosa? ¿Buena? ¿Regular? ¿Mala? » et tout le monde « bién! ». Beau concert donc, animée de long en large par des danseurs de salsa impressionnant de maîtrise sur la piste de l’Aéronef.
Félicitations monsieur Eliades Ochoa pour réussir à tant chauffer une salle comme l’aéro ! Et dire qu’il a 60ans dans quelques jours…
Scène en Nord @ Splendid, Lille
Neko, Labo, Rodrigue : c’est l’éclectisme de la scène nordiste qui a sévit au Splendid. Pop énergique, Rock instru, chanson française et spectacle : intense, troublant ou chaleureux, l’émotion est passée. Pari réussi pour le projet puisque le but était aussi la sensibilisation à l’action de médecins sans frontières à qui les bénéfices de la soirée ont été reversés.
Neko :
Premier concert de la soirée, Neko livre un rock essentiellement instrumental. Leur son est très électrique : tantôt agressif, tantôt planant, le trio maintient pendant tout le set un rock exploité dans tout les sens (dans tous les sons j’devrais dire!). On redécouvre le rock d’une autre oreille : un autre monde sonore où l’on voyage d’un bout à l’autre, diabolique et paradisiaque, tourmenté et apaisant, bref ensorcelant. A noter le final sonic-youthien à genou sur les réglages d’une gratte « en roue libre », magnifique ^_^
http://nekorama.free.fr pour les infos
http://www.myspace.com/nekorama pour écouter leurs morceaux et leur laisser un mot.
Prochaine date lilloise : le 8 juin au biplan (http://www.lillelanuit.com/index.php?concert&num_concert=5091)
Labo :
Pas vraiment pop, pas vraiment rock : Labo utilise l’énergie de ces deux styles pour fournir un son mélodique, rythmé et puissant. Le jeu avec la voix d’OL, au chant et à la guitare, ne peut m’empêcher de la comparer avec celle de … Brian Molko (si, si, vous savez, le chanteur de Placebo!). Dure comparaison mais tentante tant leur style est proche… Le point marquant est que cette voix devient un instrument à part entière du groupe, modulée, transformée pour servir leurs rythmes impeccables. De bons breaks cachent des reprises tonitruantes comme on aime, les parties instru assurent avec parfois des petites touches d’électro. Dommage par contre qu’ils choisissent un univers un peu sombre, ça les éloigne du public… Mention spéciale pour Fredk, le bassiste pour son jeu de scène terrible et son look à part !
http://www.labomusic.net
Prochain concert le 27mai pour l’East West Fest (17h au Splendid, http://www.lillelanuit.com/index.php?concert&num_concert=4542)
Rodrigue :
Ma découverte musicale de la soirée ! Le concert, que dis-je le spectacle, de Rodrigue contraste avec le style « épuré » des deux groupes précédents. Haut en couleurs, omniprésent sur scène, Rodrigue assure un show terrible. Arrivé en pseudo costard, je me dis d’abord « Mais à quoi on va avoir droit là ?! ». Mais Rodrigue donne de suite le ton en entamant un strip-tease qui nous révèle tee-shirt flashy et pantalon pattes d’éph : assurément ce concert ne sera pas comme les autres. Outre la performance du personnage, Rodrigue a une voix douce, remplie de sensibilité qu’on prend plaisir à écouter : non seulement pour sa qualité mais aussi pour la simplicité et la véracité des paroles qu’elle transporte. Rodrigue est aussi un artiste complet : guitare, piano, tous ces instruments véhiculent sa sensibilité exacerbée. Tout en douceur, en humour, en rythme, Rodrigue nous raconte des histoires de personnes qui s’aiment, puis non, se cherchent, ne se trouvent pas : sentiments de tristesse et de joie qu’il partage. C’est tout simplement beau. Je vous conseille la piste « Un peu de sentiments » : en live, toute la salle reprend le petit air, terrible… !! Pour le show, c’est « Peurs d’enfant » qui étonne, on se retrouve comme dans l’univers de Tim Burton : cruellement mélodique et diaboliquement sensible. Le courant passe complètement : la salle est pleine, un rapide coup d’œil derrière moi me fait constater que la foule est fascinée! On ressort complément ému de ce concert atypique, étonnant et ô combien superbe. Courrez le voir sur la région tant qu’il tourne par ici car je ne sais pas combien de temps il ne restera pas célèbre !
http://www.rodrigueweb.com
Pour en profiter au maximum, venez le voir le 21 juin rue esquermoise : ça va être énorme !!
DLGZ @ Aéronef
A voir le monde au Showcase, pas de doute que DaddyLonGlegZ (DLGZ pour les intimes) vont faire parler d’eux… Une découverte de la scène lilloise qu’il ne faut pas rater.
Le concert débute par une intro instrumentalo-électronique assez calme d’abord, puis petit à petit le son s’enrichit et finalement c’est tout le sextet qui se met en route. Groupe à influences éclectiques, DLGZ nous fait voyager entre jazz, dub et jungle, le tout dans une bulle rock. Ca parait bizarre !? Et bien détrompez-vous, le mélange est détonnant et très réussi : un son original et riche qui ravit nos oreilles. Celles du public n’ont pas été déçues ! Leurs yeux non plus d’ailleurs car le ligthshow était plutôt bon.
Dommage que l’on est pas eu droit à un petit rappel : le public aurait bien repris une louche de cette soupe musicale ;-). Certains ont pu s’en délecter à nouveau ce dimanche à la Maison Folie Moulins dans le cadre de « La courée cancan fait sa fête de la soupe ». Pour les autres, foncez à la malterie le 5 Mai !
Leur site web permet d’écouter pas mal d’extraits et en bonne qualité. Et puis le design est sympa ;-) : http://dlgz.free.fr
Skate Core Party @ Tri Postal, Lille
4 lives endiablés, une piste de skate en guise de fosse, une puissance de son extrême : bienvenue à la Skate Core Party.
A vos bières… punk… reportez !
Tout l’espace du tripo est utilisé : une piste de skate a envahi les lieux, de superbes images décorent l’endroit, trois scènes sont aménagés pour accueillir les groupes. Ca promet..
21h30 : Versus The World
Ouverture des festivités avec ce quartet américain qui a récemment rejoint la tournée des No Use For a Name. Il joue sur la petite scène, ça fait genre intimiste mais, pas de concession, ils nous servent de suite du gros son : deux gratteux sur vitaminés, un troisième à la guitare plutôt en trip et un batteur survolté. Ils se donnent à fond malgré une acoustique pas terrible et un public qui suit moyen (peut-être du au fait que le groupe s’adressait à la foule dans un anglais bien américanisé, pas très accessible). Le batteur se débrouille décidemment fort bien : l’arrière de la scène était accessible au public, ce qui m’a permis d’aller voir ça de plus près, impressionnant. Malgré tout, le son est vraiment pas top (trop petite régie pour cette scène certainement) et leur répertoire n’est pas fort varié : j’ai du mal à accrocher pendant tout le concert, j’attend ces petits changements de rythme qui me feront revenir dedans mais ça vient pas… Avant Carving, la pause bière est la bienvenue.
http://www.vstheworld.com/
22h15 : Carving !
Le son s’arrête d’un côté et voilà que la formation Carving commence son show sur la scène principale. On m’a dit du bien de ce groupe lillois « faut qu’écoute ça, ils sont terribles », « va voir Carving en concert, c’est vraiment excellent! ». J’ai hâte d’entendre et voir ça par moi-même ! Leur première piste embrase tout le monde, le chanteur est déchaîné, il parcoure la scène, chauffant chaque partie du public. Le rythme est bon et prenant et leur son n’a rien à voir avec le groupe précédent : entrée en scène réussie ! Le groupe joue un style ska-punk, très fédérateur. Sax et trompette participent à l’ambiance : je crois reconnaître deux gars de la fanfare du vétex au maniement de ces instruments (mais ce n’est là que supputations). Ca pogotte et ça slamme devant, j’ai bien cru que mon appareil allait en faire les frais d’ailleurs ! Même le chanteur s’essaye à la fosse, il apprécie vraiment jouer avec son public et quelle énergie ! J’apprécie aussi ces petits mots bien de chez nous adressés au public : « Bon celle-là, c’est une vieille ! » parlant du prochain titre qu’ils vont jouer… Mon pote m’apporte une bière, je commence à suer et j’ai le sourire aux lèvres : c’est un bon concert !! Jusqu’au bout, le groupe communique, partage avec nous. Ils sont vraiment cool ces lillois ! Je n’ai peut-être pas les bons mots pour vous décrire l’ambiance mais je vais vous répéter le conseil qu’on m’avait fait : allez les voir en concert !! Ils joueront pour les 25ans du carré des halles, à la Maison Folie Wazemmes, le 20 Mai, ne ratez pas ça !
Remerciement spécial à Mat, le chanteur, pour sa disponibilité après le concert ;-)
http://www.carving.fr
Des extraits de leur zik (ça vaut le coup, allez-y !) : http://www.myspace.com/carvingfrance
23h : The Lawrence Arms
Désolé, j’ai pas matté ce concert… Pause après Carving et avant No Use ;-). De ce que j’ai vu de loin : retour sur la petite scène avec l’acoustique pas terrible (rhaaa les acouphènes à la sortie du tripo…), le rendu n’avait pas l’air génial. Enfin, vaut mieux ne pas critiquer alors que je n’ai pas prêté attention. Passons à No Use !
23h45 : No Use For a Name
Les californiens ne nous ont pas déçu : impressionnant de maîtrise, technique impeccable. Moins communicatif que Carving, leur son passe pourtant magnifiquement bien à une fosse déchaînée. Le guitariste (Dave Nassie) est impressionnant : il gratte à une vitesse folle et ne rate rien. Le groupe mène le concert de main de maître alternant punk et hardcore mélodique. Le public est aux anges même si je l’ai senti un peu fatigué sur la fin (sauf les fans des premiers rangs : » No Use! No Use! No use! »). Rien à dire de plus face à ce monument du skate-punk américain !
Juste un chose en fait : Merci pour avoir fait l’effort de quelques mots de français ! Les deux autres groupes ricains ne s’en sont pas donné la peine :-\.
Prochaine date française : le 5 Mai à Toulouse (http://www.nouse4aname.com/tourdates.php).
Young Gods + Non Stop @ Aéronef
Les suisses de Young Gods, pionniers du sampling, nous ont offert un concert de haute qualité ce mercredi soir ! On lit de Young Gods que c’est de l’électro rock bruitiste. Et bien moi je dis : arrêtons de lire et écoutons plutôt ! Non pas que je trouve que ce soit une erreur d’essayer de qualifier leur style mais juste qu’on risque de catégoriser sans d’abord apprécier.
Mais parlons du concert. Ça démarre tranquillement, le trio s’échauffe, ça sonne étonnamment bien par rapport à leurs cds. Franz Treichler, le chanteur et fondateur du groupe, semble prendre un sérieux plaisir sur ces pistes : avec ces petites danses indo-polynésiennes et ces sauts énergiques, il fait bouger nos jambes sans même qu’on s’en rendent compte. La machine est en route, je sens que ce concert va être bon ! Au clavier, Alain « Al comet » nous sort des bons sons de guitare début 90’s qui ravissent nos oreilles. Je reconnais aussi quelques samples de bons titres électro de la même période. C’est très bien ochestré ! D’autant plus qu’avec « Bernardo » Trontin à la batterie, ils ont l’air très complice : on les suprend facilement à se regarder l’un l’autre du genre « C’est bon ça ! ». On ne peut que confirmer !!
Arrivé, vers la 6ième ou 7ième piste, arrive « Skinflowers », un de leur titre phare, celui qui les a fait connaître outre-atlantique, le public décolle. Ca pogotte devant, moi-même j’accroche à fond ! Indéniablement, il y a des fans et leur plaisir est plutôt communicatif.
Après ce titre, l’énergie du groupe ne baisse pas, au contraire, maintenant ils sont chauds, le public est boosté. Les titres s’enchaînent, tous aussi puissant les uns que les autres : les sons reproduits par le clavier m’impressionnent, les samples utilisés sont de haute facture. Sans doute leur 20 ans d’expérience qui parlent ! Bernardo se déchaîne sur ces caisses et Franz sautent de partout, jouant avec les lumières et même avec nous (il avait un spot accroché à son porte-micro). Difficile de croire qu’ils sont là depuis 1985, tant ils ont encore de l’énergie. Déjà, c’est la fin. 1h de chansons, c’est passé à une vitesse folle. En même temps, ce n’est pas assez long : on en redemande ! IIs reviennent… « Vous aimez le rouge ? » et de nous chanter leur titre « Charlotte », autre style, autre corde à leur arc. On se laisse porter par cette piste aux paroles décalées, bercé par de petits samples d’accordéons. Le public est toujours là et apprécie chaque moment. Le groupe enchaîne sur des morceaux plus mordants, batteur et clavier s’observent et nous on profite de la voix de Franz : impressionnante lorsqu’elle se fait rauque… Le groupe s’éclipse une deuxième fois : le rappel est encore plus vigoureux que le premier ! Dernier tour de piste, ils assurent jusqu’au bout et terminent par des poignées de main aux fans du premier rang, avec le sourire s’il vous plait.
Moi qui partais à ce concert un peu à la découverte, je n’ai vraiment pas été déçu !
Suivez l’activité du groupe, ils vont ressortir un album en septembre prochain. Et, pour leurs concerts, n’hésitez pas !!
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