Blog Archives | Page 18 sur 19 | Mickael Berteloot - Auteur Photographe

Catégorie: Blog

Aldebert + Les Tits Nassels @ Salle Watremez, Roubaix

Les Tits’Nassels @ Salle Watremez

Jeudi 26 octobre, quelle journée de m*$¤%§ ! Même plus envie d’aller à Roubaix l’accordéon… En plus, en première partie de Aldebert, c’est un petit groupe de Roanne, un bled à côté de Saint Etienne. C’est comment déjà ? Ah ouais, les Tits’Nassels : pfff… connais pas ! Après tout, on verra bien…. Ca commence bien : ils ne sont que deux, ça va pas nous réveiller !

Et pourtant… Dés les premières minutes, sans trop savoir pourquoi, voilà qu’on se retrouve à battre le rythme en tapant dans les mains, un large sourire aux lèvres. Est-ce que ça vient de leurs chansons pleines d’humour, de leurs interludes remplis d’autodérision ? A moins que ce soit leurs instruments atypiques, genre tits’cuillères et gros œufs kinders ? On n’en sait rien, c’est tout simplement génial ! « Grassouillette » et « Peau-sur-l’os » nous font rire et livrent une musique tour à tour festive et fragile. A défaut d’une bonne journée, c’est une chouette soirée qui commence !!

Aldebert @ Salle Watremez

Recette d’un Aldebert à la mode Cave aux poètes (autrement appelé Aldebert façon Roubaix à l’accordéon) : une louche de cuivres, accompagnée d’un zeste d’accordéon, une pincée de contrebasse. Saisissez le tout à la guitare et pendant la cuisson, n’hésitez pas à saupoudrer de ukulélé pour relever le goût. Laissez mijoter 1h30 environ et voilà la recette d’un concert épicé.

A la première bouchée, la poésie Bénabarienne explose, livrant ses arômes de chanson française. Des petits tracas de la vie quotidienne à la satire sociale, les saveurs de l’Aldebert vous surprendront par le savant mélange de vivacité et de nostalgie, agrémenté d’une pointe dansante.

Sachez également que l’Aldebert se déguste aussi en dessert grâce à son éventail sucré de joies simples et à ces mélodies acidulées porte-bonheur. Bon appétit !

The Divine Comedy @ Aéronef, Lille

Ô Aéronef, toi qui m’a livré tant d’émotions déjà, donne moi encore de tes bonnes vibrations! ». C’est certainement ce que je me suis dit en me rendant tout guilleret au concert de The Divine Comedy. Un groupe classieux, orchestral emmené par un leader charismatique, Neil Hannon, qui s’ennorgueillit d’un « goût pour les mélodies ultimes soutenues par des arrangements somptueux magnifiant l’épique délicatesse de ses compositions ». Ca promet ! Effet réussi en tous cas, mes oreilles sont curieuses et impatientes. D’abord, une bière. En première partie, je suis surpris par « The Duke Special ». Duo d’un batteur vitaminé et d’un chanteur à dreads sur clavier (qui a physiquement tout d’un Johnathan Davis, cf. http://www.lillelanuit.com/fiche_reportage.php?num=213), la combinaison, qui se révèle intimiste, est réussie. Je suis charmé par la voix du chanteur et par ses petits interludes sympathiques avec le public. A découvrir. En attendant Divine Comedy, bière.

Vu l’attirail déployé sur scène, c’est du sérieux : je vois là violon et violoncelle, somme de guitares par ici et bien sûr, clavier, batterie,etc. Il semble y en avoir pour tous les goûts. Tout le petit monde se met en place : y’a pas à dire, c’est orchestral ! Le son contraste nettement avec Duke Special : plus pêchu évidemment, mais aussi plus « riche ».. Bah oui quoi, ils jouent en même temps tous, les gars du groupe; alors quand même, quand le violon essaye de se faire une
place à côté des guitares électriques, c’est pas évident. Quoiqu’il en soit, les compositions sont soignées et le groupe est très (trop ?) carré dans sa performance. Le petit jeu de scène entre la violoniste et le violoncelliste m’interpelle, une petite sphère au sein du groupe, dommage qu’on ne les entende pas mieux.. Ah oui, je devais vous dire pour le charisme du chanteur, Neil. Lunette de soleil fashion et costume, le look y est. Pas de doute également sur scène, c’est lui qui emmène le groupe, bien au centre, il regarde souvent ses musiciens « Bien les gars, continuez comme ça ». Bon, j’suis un peu vache, il assure à la guitare et ses textes sont plutôt pas mal. Au final, hormis Duke Special, pas de très bonnes surprises ce soir; malgré un concert techniquement réussi, Divine Comedy et son son « chargé » ne m’a pas convaincu. Restent les fans, venus en nombre ce soir, que j’ai vu danser et virevolter.

GuMMa @ Aéronef, Lille

L’Aéronef poursuit la promotion des groupes rock régionaux en accueillant ce vendredi GuMMa. Après le rock déchainé de Tang et le rock planant de DLGZ la saison dernière, c’est au tour de guMMa de nous faire gouter à la richesse de la scène rock lilloise. Avec ces sons sophistiqués et la voix au timbre si particulier de David, guMMa a fait une démonstration de savoir-faire après une semaine passée à la pépinière de l’Aéronef. Scéniquement et musicalement, cet  » entrainement  » a été une vraie réussite : une présence sur scène très travaillée avec les  » clones  » et une qualité de son digne de groupe renommé. Indéniablement un showcase très propre et réussi.

Les raisons de cette réussite ? Un cocktail entre l’expérience acquise depuis la formation du groupe en 2001, l’éventail plus qu’éclectique de leurs influences et la cohésion musicale entre les membres du groupe. Oscillant entre pop et rock, guMMa surprend aussi bien par des rythmiques hautement énergiques et que par des pistes à l’ambiance recherchée.

guMMa à l'AéronefPour la rythmique, Steve, batteur, frère de David et tout deux fondateurs du groupe, assure grâce notamment à une double pédale très bien maîtrisée, carrée : le rendu est fascinant et on ne peut qu’écouter en se disant  » Wahou ! « . Dommage qu’il en fasse un peu trop parfois (même chose pour le pianiste/guitariste !). Pour l’ambiance, David au chant fait planer. En français ou en anglais, sa voix particulière pourrait parfaitement convenir aux grosses maisons de production pour rock à minettes mais utiliser dans l’univers de guMMa, elle prend un toute autre sens : légère, omniprésente, elle habille les compositions soignées du groupe. Les mélodies sont réussies et interprétées avec une facilité étonnante. Les chansons plus  » pêchues  » sont moins originales, plus  » dans la vague « . Un signe que le groupe commence à avoir du succés ? guMMa ! N’oubliez votre pop sensible des débuts ! Ce serait dommage de devenir comme ces groupes  » rock indé  » dont le Mouv’ nous sert les oreilles à longueur de journée…

guMMa à l'Aéronef

Scéniquement, ce sont les  » clones  » qui étonnent : des personnes en costard et masques blanc, sorte de mime qui rendent l’ambiance du groupe assez bizarre, c’est réussi parfois, un peu lourd sur d’autres pistes. Peut-être voudrait-il mieux qu’ils ne soient pas présents sur toutes les pistes. Quoiqu’il en soit, l’ambiance est unique et vaut le coup d’œil et d’oreille.

GuMMa est à écouter sur leur site, où vous pourrez notamment découvrir des extraits du nouvel album, « génération cloNe », à paraître chez Productions spéciales début 2007.

Fête de l’Huma (J3)

13h30 Saule et les pleureurs @ Grande Scène

Révélation de la scène belge, Saule et les pleureurs est un groupe qui raconte des histoires rigolotes et légères. Saule, le chanteur, ne se prend pas au sérieux et invite le public à participer à leur délire musical. Il faut dire qu’à cette heure, beaucoup sont encore fatigués et il a bien du mal à motiver les troupes ! Pourtant, il y a du potentiel avec les six instrumentistes que constituent les pleureurs, le groupe occupe parfaitement le grande scène. Les morceaux rythmés s’enchainent comme pour réveiller le public. « Mardi à l’opéra », ou l’histoire d’un pire moment, est une belle réussite : l’interprétation est géniale et l’humour de cette petite histoire est vraiment touchant. Poursuivant sa quête pour le réveil de la plaine, Saule reprend, dans une version extrêmement « pêchue » le banana slip de Lio (qui est bruxelloise, tout comme le groupe) : c’est un vrai succès ! Le chanteur y mets de sa personne enfin surtout de sa voix. D’ailleurs, cela surprend un peu car le groupe alterne les styles passant du solo de guitare assis sur une chaise au gros rock où tous les instruments prennent part. Mine de rien, la sauce prend en tout cas et la foule se fait plus nombreuse. Le chanteur lance des cris fédérateurs « Les vaches aussi ont une âme ! » pour attirer le public revendicateur de la fête. Saule et les pleureurs ont réussi une très belle prestation à une heure difficile et certainement pour la journée la plus difficile (passer 2h avant Marie Georges Buffet, ce n’est pas rien).

Fête de l’Huma (J2)

16h30 Wax Tailor @ Scène Zebrarock

Plutôt habitué des salles obscures, c’est en pleine après-midi que Wax Tailor et ses musiciennes ont investi la scène avant-gardiste de l’huma. Ce samedi, l’ambiance se veut rap et hip-hop. Difficile de classer Wax Tailor dans une de ces catégories : à vrai dire ses ambiances feutrées et ses mélanges instrumentaux relèvent plus du trip-hop et du monde de l’électro. Quoiqu’il en soit, un bon set se prépare. Wax annonce l’absence de vidéo, vu l’heure.. « matinale » ! C’est également la dernière date de sa tournée, auront-on droit à un show spécial ? Wax jongle entre ses platines, ses PC et ses multiples pitchs enchainant des samples tantôt enflammés tantôt mélancoliques, langoureux même. Est-ce du à la charmante violoncelliste ? La demoiselle à la flute traversière nous emmènerait-elle dans son monde enchanté ? A moins, que ce soit la chanteuse qui nous transporte par ces mélodies vocales…

« Ca vous dit une session hip-hop ?! ». Faut pas croire : c’est Mr Wax Tailor, s’il sait imposer ces trips à la Portishead, il sait aussi manipuler ses consoles pour nous livrer un hip-hop de qualité. C’est ce qu’il a prouvé à un public qui n’attendait que ça : après quelques titres sympathiques mais somme toute assez calme, ce réveil hip-hop sonne comme la messe pour les amateurs présents. On voit les mains se lever et les têtes basculer, quand je disais que ces demoiselles étaient hypnotisantes ;-). Wax parle au public entre ces pistes, annonçant le nom des morceaux et se permettant même quelques blagues. La scène lui réussi. Seul bémol de ce concert, l’absence quasi complète de show visuel, pas de jeu de lumière : dommage pour un DJ qui reste derrière ses platines, surtout s’il est habitué aux ambiances de nuit.

18h30 Les Têtes Raides @ Grande Scène
Les Têtes Raides ont présenté à l’Huma un concert quelque peu atypique : sur la thème de la commémorration de 1936, le groupe a invité de nombreux artistes, pour la plupart issus du milieu hip-hop ou du slam, pour intervenir pendant le concert. Le monde, que dis-je, la masse est au rendez-vous pour ce concert attendu : une foule énorme est réunie devant et autour de la grande scène, regardez les photos prises à ce moment là, c’est très impressionnant ! On voit de ci, de là des drapeaux rouges du PCF, des drapeaux bleus européens, ils ressemblent à de petits ilots noyés dans cette marée de têtes humaines.

Les Têtes Raides, emmené par le toujours dénonciateur Grégoire Simon, ont évidemment joué de nombreux titres phares mais ont largement laissé la vedette à leurs invités. Sur les écrans géants, les images alternent entre celles de la scène et des images de l’époque des premiers congés payés.
Entre chaque piste, c’est Félix du collectif Spoke Orchestra qui intervient pour délivrer un flow impressionnant et très engagé : contrastant nettement avec le style des têtes raides, il est évident que le but était de retenir toute l’attention du public. Ce fut chose faite avec notamment l’histoire du steak haché où la foule est littéralement restée pendue aux lèvres de Félix. Autre invité qui s’est fait remarqué, The Ex. Ces anglo-saxons se sont totalement emparés de la scène : exit les têtes raides et son batteur aux cheveux grisonnant, bonjour The Ex à l’énergie à l’image de la batteuse du groupe, impressionnante. Eux-aussi ont l’air très engagé mais leur anglais débité à si vive allure ne trouvent pas trop d’entendeurs.

Même si, dans sa forme, le concert a été créatif, les têtes raides sont restés fidèles à eux mêmes : finalement assez peu communicatif avec le public mais toujours impressionnant de maîtrise compte tenu du nombre d’instruments présents sur scène. Beaucoup de cuivres (sax, trompettes), une guitare de l’age de pierre(!), les violons-et-violoncelle, en tout une dizaine de personnes qui s’affairent en permanence dans cet univers musical complet.

20h30 The Subways @ Grande Scène
En ce début de soirée sur l’Huma, la foule se fait encore plus impressionnante pour un concert qui promet de beaux pogos : The Subways. Evidemment, tout le monde attend le (trop) populaire « Be My, Be My, Be my little rock and roll queen !!! ». Pour ma part, j’arrive vers la fin du concert : fallait bien se pommer une fois sur le site ;-P. Quand je vois l’ambiance au devant, je suis évidemment déçu de ne pas être arrivé plus tôt.
Les jeunots Charlotte Cooper (chant, basse) et les deux frères Billy Lunn (guitare) et Josh Morgan (chant, guitare) assurent un show terrible; la fougue de la jeunesse diront certains, mais officiellement c’est de la « teenage angst » (à traduire par à peu prés : rage chaotique de la jeunesse) qu’ils tirent cette énergie. Entre pop anglo-saxonne et punk-garage, le groupe sert au public de la grande scène ce qu’il attendait depuis le début : du bon rock’n’roll aux riffs agressifs, aux paroles gueulantes et sans détours. Les mélodies sont simples mais efficaces, rien de tel pour avoir du succès. Assurément, le groupe est en train de devenir un incontournable de la nouvelle scène rock.

22h Raphaël @ Grande Scène

On essuie sa sueur, on remballe les tee-shirts mouillés du concert précédent, c’est l’heure de Raphaël, le grand, beau et fort Raphaël. Là, je crois que c’est bon, chaque centimètre carré de la plaine devant la grande scène est occupé. La foule est tendue. Je ne comprends pas trop pourquoi. Après tout, Raphaël ce n’est pas si génial. Mais apparemment, je dois me tromper. Partout : « Raphaël, mon idole que j’ai toujours voulu voir de toute ma vie », « Raphaël, oui ! Dans la caravane… ». Je résiste et reste quand même sur la pelouse bondée. Viens la première piste, ça oui, quelle voix. Raphaël, c’est quand même particulier, sa voix, vous savez. « Comment ça va ? » dit-il, avec sa voix que j’imite dans ma tête mais que, malheureusement, je ne peux pas vous faire partager. Les filles sont aux anges : il est train de sourire. Je ne comprends toujours pas. Il fait une deuxième chanson (encore une balade). Le public est déjà conquis. Finalement, je me marre, il est hallucinant ce type. Début de la troisième piste, déjà la caravane ? Et bien, il est temps de la prendre et de faire un petit tour sur le site.

23h Flobard @ Scène du Nord
Retour à une ambiance de chez nous, beaucoup plus festive, avec Flobard. Habitué aux scènes de la région, vous les avez peut-être croisés au début de l’été au festival « Les arts, on dit… » à Chéreng. Avec un violon omniprésent et leurs mélodies celtiques, Flobard fait d’abord penser à un groupe breton. Mais leur musique emprunte à tous les genres, du tsigane au folk-rock. Les rythmes dynamiques et la présence forte du chanteur, qui au fur et à mesure du concert, se débarrasse de tout ces atours, est une véritable invitation au voyage et à la fête. Dans un esprit convivial et festif, Flobard vous communique cette énergie dansante des chansons traditionnelles. Cela ne s’arrête pas là : les paroles du groupe sont riches en messages d’espoir et défendent leurs valeurs. Elles dénoncent aussi les petites réalités quotidiennes et évitent le piège de la chanson tristounette, en gardant toujours de l’humour. Flobard, c’est une bouffée d’air sur la scène du nord, un vent qui souffle agréablement et qui nous invite à la bonne humeur.

Semtazone @ Le Biplan, Lille

C’est un véritable ras de marée qui a innondé la cave du biplan avec la venue de Semtazone. Peu importe les Wampas à la condition publique et autre coupe du monde : c’était au biplan qu’il fallait être !

Semtazone est un groupe aux influences multiples; les notes rock agrémentent toujours un peu leurs morceaux et on se plait allégrement entre la tendre douceur du ska-punk et l’intensité électrique d’un poème cynique. Mais oublions ces tergiversations de style : on est entre nous et c’est d’ailleurs l’esprit de ce concert. Convivial, interactif, proche ! Variété d’instruments, variété de tons, variété de voix : les torsions musicales vous invitent au voyage, à vivre ces histoires de séducteur, de conne, d’escargots… Semtazone, c’est le coktal d’une once d’Ogres de Barback, d’un doigt d’Hurlements d’Léo, d’une pincée de VRP, arrangé à une sauce que je dirai burtonnesque. Un mélange riche mais sans prétention qui résonne depuis le petit xylophone jusqu’à l’imposant sax baryton. Flute traversière, contrebasse, banjo (et j’en oublie plein!) participe aussi à cette fête musicale de laquelle chacun, que ce soit l’amateur discret ou l’avide de pogos, sort comblé. Semtazone bouillone et le verbe s’exprime : du bulletion météo à la chanson cynique, de la mélodie au ska-punk… Tout ça s’enchaine à merveille au plus grand plaisir de mes yeux et de mes oreilles. Retenez bien leur nom, leur CD va bientot devenir un classique de la nouvelle scène française !

Plus d’infos sur www.stz.biz

Eliades Ochoa @ Aéronef

Eliades Ochoa est surtout connu pour avoir participé au Buena vista social club. Mais il ne faut pas oublier que c’est un grand artiste de la guitare guajira (guitare « paysanne » cubaine) ! Alors après 40ans de carrière, aura-t-il la pêche ? Les clubs de salsa, apparemment présent en nombre, n’espéraient que ça.

La première (et dernière partie) est assurée par DJ Tan. Musiques latines, argentines, musiques hautes en couleurs mais visiblement tout le monde attend Eliades ! A son arrivée sur scène, bel accueil du public et départ sur les chapeaux de roues. C’est monsieur Ochoa le chef d’orchestre : à son seul signal, le groupe se met en route, telle une machine à musique bien huilée. On sent que les musiciens prennent un réel plaisir à jouer. Le bassiste se débrouille à merveille avec son instrument à six cordes, les deux trompettistes chantent et dansent, le guitariste garde un sourire permanent et Eliades qui admire toute cette troupe, ne lâche pas sa guitare (ni son chapeau !). Il n’oublie pas le public en le remerciant par des « Gracias a la familia grande » ou encore en lui demandant comment ça va : « ¿Cómo está la cosa? ¿Buena? ¿Regular? ¿Mala? » et tout le monde « bién! ». Beau concert donc, animée de long en large par des danseurs de salsa impressionnant de maîtrise sur la piste de l’Aéronef.

Félicitations monsieur Eliades Ochoa pour réussir à tant chauffer une salle comme l’aéro ! Et dire qu’il a 60ans dans quelques jours…

Scène en Nord @ Splendid, Lille

Neko, Labo, Rodrigue : c’est l’éclectisme de la scène nordiste qui a sévit au Splendid. Pop énergique, Rock instru, chanson française et spectacle : intense, troublant ou chaleureux, l’émotion est passée. Pari réussi pour le projet puisque le but était aussi la sensibilisation à l’action de médecins sans frontières à qui les bénéfices de la soirée ont été reversés.

Neko :

Premier concert de la soirée, Neko livre un rock essentiellement instrumental. Leur son est très électrique : tantôt agressif, tantôt planant, le trio maintient pendant tout le set un rock exploité dans tout les sens (dans tous les sons j’devrais dire!). On redécouvre le rock d’une autre oreille : un autre monde sonore où l’on voyage d’un bout à l’autre, diabolique et paradisiaque, tourmenté et apaisant, bref ensorcelant. A noter le final sonic-youthien à genou sur les réglages d’une gratte « en roue libre », magnifique ^_^

http://nekorama.free.fr pour les infos
http://www.myspace.com/nekorama pour écouter leurs morceaux et leur laisser un mot.
Prochaine date lilloise : le 8 juin au biplan (http://www.lillelanuit.com/index.php?concert&num_concert=5091)

Labo :

Pas vraiment pop, pas vraiment rock : Labo utilise l’énergie de ces deux styles pour fournir un son mélodique, rythmé et puissant. Le jeu avec la voix d’OL, au chant et à la guitare, ne peut m’empêcher de la comparer avec celle de … Brian Molko (si, si, vous savez, le chanteur de Placebo!). Dure comparaison mais tentante tant leur style est proche… Le point marquant est que cette voix devient un instrument à part entière du groupe, modulée, transformée pour servir leurs rythmes impeccables. De bons breaks cachent des reprises tonitruantes comme on aime, les parties instru assurent avec parfois des petites touches d’électro. Dommage par contre qu’ils choisissent un univers un peu sombre, ça les éloigne du public… Mention spéciale pour Fredk, le bassiste pour son jeu de scène terrible et son look à part !

http://www.labomusic.net
Prochain concert le 27mai pour l’East West Fest (17h au Splendid, http://www.lillelanuit.com/index.php?concert&num_concert=4542)

Rodrigue :

Ma découverte musicale de la soirée ! Le concert, que dis-je le spectacle, de Rodrigue contraste avec le style « épuré » des deux groupes précédents. Haut en couleurs, omniprésent sur scène, Rodrigue assure un show terrible. Arrivé en pseudo costard, je me dis d’abord « Mais à quoi on va avoir droit là ?! ». Mais Rodrigue donne de suite le ton en entamant un strip-tease qui nous révèle tee-shirt flashy et pantalon pattes d’éph : assurément ce concert ne sera pas comme les autres. Outre la performance du personnage, Rodrigue a une voix douce, remplie de sensibilité qu’on prend plaisir à écouter : non seulement pour sa qualité mais aussi pour la simplicité et la véracité des paroles qu’elle transporte. Rodrigue est aussi un artiste complet : guitare, piano, tous ces instruments véhiculent sa sensibilité exacerbée. Tout en douceur, en humour, en rythme, Rodrigue nous raconte des histoires de personnes qui s’aiment, puis non, se cherchent, ne se trouvent pas : sentiments de tristesse et de joie qu’il partage. C’est tout simplement beau. Je vous conseille la piste « Un peu de sentiments » : en live, toute la salle reprend le petit air, terrible… !! Pour le show, c’est « Peurs d’enfant » qui étonne, on se retrouve comme dans l’univers de Tim Burton : cruellement mélodique et diaboliquement sensible. Le courant passe complètement : la salle est pleine, un rapide coup d’œil derrière moi me fait constater que la foule est fascinée! On ressort complément ému de ce concert atypique, étonnant et ô combien superbe. Courrez le voir sur la région tant qu’il tourne par ici car je ne sais pas combien de temps il ne restera pas célèbre !

http://www.rodrigueweb.com
Pour en profiter au maximum, venez le voir le 21 juin rue esquermoise : ça va être énorme !!

DLGZ @ Aéronef

A voir le monde au Showcase, pas de doute que DaddyLonGlegZ (DLGZ pour les intimes) vont faire parler d’eux… Une découverte de la scène lilloise qu’il ne faut pas rater.

Le concert débute par une intro instrumentalo-électronique assez calme d’abord, puis petit à petit le son s’enrichit et finalement c’est tout le sextet qui se met en route. Groupe à influences éclectiques, DLGZ nous fait voyager entre jazz, dub et jungle, le tout dans une bulle rock. Ca parait bizarre !? Et bien détrompez-vous, le mélange est détonnant et très réussi : un son original et riche qui ravit nos oreilles. Celles du public n’ont pas été déçues ! Leurs yeux non plus d’ailleurs car le ligthshow était plutôt bon.

Dommage que l’on est pas eu droit à un petit rappel : le public aurait bien repris une louche de cette soupe musicale ;-). Certains ont pu s’en délecter à nouveau ce dimanche à la Maison Folie Moulins dans le cadre de « La courée cancan fait sa fête de la soupe ». Pour les autres, foncez à la malterie le 5 Mai !
Leur site web permet d’écouter pas mal d’extraits et en bonne qualité. Et puis le design est sympa ;-) : http://dlgz.free.fr

Skate Core Party @ Tri Postal, Lille

4 lives endiablés, une piste de skate en guise de fosse, une puissance de son extrême : bienvenue à la Skate Core Party.
A vos bières… punk… reportez !

Tout l’espace du tripo est utilisé : une piste de skate a envahi les lieux, de superbes images décorent l’endroit, trois scènes sont aménagés pour accueillir les groupes. Ca promet..

21h30 : Versus The World
Ouverture des festivités avec ce quartet américain qui a récemment rejoint la tournée des No Use For a Name. Il joue sur la petite scène, ça fait genre intimiste mais, pas de concession, ils nous servent de suite du gros son : deux gratteux sur vitaminés, un troisième à la guitare plutôt en trip et un batteur survolté. Ils se donnent à fond malgré une acoustique pas terrible et un public qui suit moyen (peut-être du au fait que le groupe s’adressait à la foule dans un anglais bien américanisé, pas très accessible). Le batteur se débrouille décidemment fort bien : l’arrière de la scène était accessible au public, ce qui m’a permis d’aller voir ça de plus près, impressionnant. Malgré tout, le son est vraiment pas top (trop petite régie pour cette scène certainement) et leur répertoire n’est pas fort varié : j’ai du mal à accrocher pendant tout le concert, j’attend ces petits changements de rythme qui me feront revenir dedans mais ça vient pas… Avant Carving, la pause bière est la bienvenue.
http://www.vstheworld.com/

22h15 : Carving !
Le son s’arrête d’un côté et voilà que la formation Carving commence son show sur la scène principale. On m’a dit du bien de ce groupe lillois « faut qu’écoute ça, ils sont terribles », « va voir Carving en concert, c’est vraiment excellent! ». J’ai hâte d’entendre et voir ça par moi-même ! Leur première piste embrase tout le monde, le chanteur est déchaîné, il parcoure la scène, chauffant chaque partie du public. Le rythme est bon et prenant et leur son n’a rien à voir avec le groupe précédent : entrée en scène réussie ! Le groupe joue un style ska-punk, très fédérateur. Sax et trompette participent à l’ambiance : je crois reconnaître deux gars de la fanfare du vétex au maniement de ces instruments (mais ce n’est là que supputations). Ca pogotte et ça slamme devant, j’ai bien cru que mon appareil allait en faire les frais d’ailleurs ! Même le chanteur s’essaye à la fosse, il apprécie vraiment jouer avec son public et quelle énergie ! J’apprécie aussi ces petits mots bien de chez nous adressés au public : « Bon celle-là, c’est une vieille ! » parlant du prochain titre qu’ils vont jouer… Mon pote m’apporte une bière, je commence à suer et j’ai le sourire aux lèvres : c’est un bon concert !! Jusqu’au bout, le groupe communique, partage avec nous. Ils sont vraiment cool ces lillois ! Je n’ai peut-être pas les bons mots pour vous décrire l’ambiance mais je vais vous répéter le conseil qu’on m’avait fait : allez les voir en concert !! Ils joueront pour les 25ans du carré des halles, à la Maison Folie Wazemmes, le 20 Mai, ne ratez pas ça !
Remerciement spécial à Mat, le chanteur, pour sa disponibilité après le concert ;-)
http://www.carving.fr
Des extraits de leur zik (ça vaut le coup, allez-y !) : http://www.myspace.com/carvingfrance

23h : The Lawrence Arms
Désolé, j’ai pas matté ce concert… Pause après Carving et avant No Use ;-). De ce que j’ai vu de loin : retour sur la petite scène avec l’acoustique pas terrible (rhaaa les acouphènes à la sortie du tripo…), le rendu n’avait pas l’air génial. Enfin, vaut mieux ne pas critiquer alors que je n’ai pas prêté attention. Passons à No Use !

23h45 : No Use For a Name
Les californiens ne nous ont pas déçu : impressionnant de maîtrise, technique impeccable. Moins communicatif que Carving, leur son passe pourtant magnifiquement bien à une fosse déchaînée. Le guitariste (Dave Nassie) est impressionnant : il gratte à une vitesse folle et ne rate rien. Le groupe mène le concert de main de maître alternant punk et hardcore mélodique. Le public est aux anges même si je l’ai senti un peu fatigué sur la fin (sauf les fans des premiers rangs :  » No Use! No Use! No use! »). Rien à dire de plus face à ce monument du skate-punk américain !
Juste un chose en fait : Merci pour avoir fait l’effort de quelques mots de français ! Les deux autres groupes ricains ne s’en sont pas donné la peine :-\.
Prochaine date française : le 5 Mai à Toulouse (http://www.nouse4aname.com/tourdates.php).

Mickael Berteloot Up