Category: Guyane


On nous pose souvent la question du prix du billet ou alors, les gens disent « Tu sais, c’est une somme pour venir te voir et puis… c’est la crise ». Alors ici, on vous dit la vérité !

Bon, certes, ce n’est pas souvent bon marché mais voilà une petite idée des prix pour un Paris-Cayenne aller-retour:

  • le « bon prix »,  c’est 550€. Pour avoir ce tarif, il faut scruter de temps à autre le site de la compagnie AirCaraibes et s’y prendre le plus tôt possible. Ils font plusieurs compagnes de promos pour un même vol, étalées dans le temps, donc si vous en ratez une, ça ne veut pas forcément qu’il n’y en aura plus; faut juste pas être trop pressé !
  • Le tarif « de base », c’est 800€. C’est le tarif habituel proposé par AirCaraibes et de temps à autre le prix promo de AirFrance
  • Le tarif « entube », c’est 1000€  et au delà (oui, ça peut monter haut); lors des fêtes (Noël) et vacances d’été, comme par hasard quand le plus de gens veulent rendre visite à leur famille. En prenant Air France, vous aurez certainement ce genre de tarifs très facilement….

En aller simple, vous ne paierez pas moins que le tarif « de base » ou « entube » divisé par deux + quelques frais.

L’autre possibilité est d’arriver par Paramaribo, au Suriname. Des compagnies néerlandaises desservent bien la ville depuis les Pays-Bas. Ca peut être l’occaz de découvrir Amsterdam et le Surinam avant la Guyane ;). Inconvénient : le Suriname est le seul pays d’Amérique du Sud où il faut un visa…, la route entre Paramaribo et Saint-Laurent du Maroni, à la frontière (où on habite) n’est pas encore très bonne.

La ballade sur le sentier d’interprétation de Sainte-Elie est très facile. Le sentier est large, sans difficultés et parsemé de panneaux explicatifs en tout genre. Il y a en même trop ! La ballade dure 1h30, voir 2h30, en prenant le temps de lire tous les panneaux.

Non, non, je ne vous prends pas pour des babaches. Le concept de « crique » est omniprésent en Guyane et vous en en entendrez parler avant même d’arriver sur place. Et vous en rêverez une fois sur place, à la chaleur de la saison sèche…

Donc, cé quoa ça ?

Une crique est tout simplement un cours d’eau, généralement pas un cours d’eau majeur mais plutôt un affluent au volume d’eau réduit, qui serpente dans la forêt. Bref une rivière quoi. L’eau des criques est généralement plus claire que celles des fleuves et surtout plus fraîche, n’étant pas, sous la canopée, exposée au puissant soleil équatorial. Il y a des criques partout évidemment mais celles dont je veux parler ici sont celles où l’on peut accéder facilement pour se baigner.

Crique Toussaint

Crique Toussaint 

 

Car par extension, la crique désigne souvent en Guyane le lieu, l’aire de baignade, plutôt que le cours d’eau. « Aller à la crique » incorpore donc tout un tas d’activités dont voici un possible listing :

  • La détente au calme (pas toujours vrai)
  • La baignade dans une eau fraîche et claire (pas toujours vrai)
  • Le pique-nique agréable avec son barbeuc portable (ou celui de ses amis)
  • La sensation d’être seul au monde (pas toujours vrai)
  • L’immersion dans la nature guynaise (vrai dans tous les cas, mais en prenant en compte les différents sens de « nature »)
  • La toilette, la vaiselle (plutôt réservé aux voisins immédiats des criques quand il y en a)
  • etc…
Crique Javouhey

Crique Javouhey

 

Des photos d’eul’ baraque quoâ !

Le jardin de devant avec au fond la terrasse

Le coin pépére tranquillou avec les deux banquettes et une table-basse-qu’elle-est-même-trop-belle. C’est le coin où quel que soit le jour, on s’y vautre à un moment donné.

La table de jardin : on ne mange jamais à l’intérieur (on a pas de table à l’intérieur).

Et puis le troisième coin tranquille de la terrasse (Note : rajouter un tapis tiens). J’aime le truc que fait le bambou.

On passe à l’intérieur : le salon tout en bois d’ici dont je me souviens plus des noms. Voyez en deuxième plan ce qui arrive aux étagères genre IKEA au bout de 2 ans de Guyane, ça gondole !

Même chose d’un autre point de vue pour voir le petit bureau dans le coin.

La cuisine vu depuis le salon, avec un petit bar pour boire des coups comme dans ch’nord.

La cuisine elle-même, full équipée, enfin presque. On s’est même payé un robot de cuisine FORTEX, une merveille vous imaginez bien…..

La terrasse et l’gardin vue de la fenêtre de la cuisine

Je vous présente : la salle d’eau.

… avec sa douche énorme, un bonheur de se laver là-dedans, pas besoin de rideau moche et crasseux qui se colle à vous dés que vous avez le dos tourné.

Le coin pipi-popo, essentiel, évidemment avec un peu de lecture : « Créola », « Maison Créole » et la brochure « Bienvenue à Saint-Laurent du Maroni » de l’office de tourisme.

L’accès à la chambre (en mezzanine) se fait par un escalier en bois (avec des marches bien larges, j’adore ce détail).

Et voilà la chambre (notez la présence du ventilateur prêt à l’emploi, très important pour les premières nuits ici !)

Ici, on voit notre systéme de rangement de linge : pour éviter que ça pourrisse avec l’humidité, pas d’armoire de rangement, tout reste à l’air libre sur cette grande table à deux niveaux dans le courant d’air prés de la fenêtre. C’est très important pour éviter que ses fringues puent le vieux cleps qui a dormi dans ses poils humides.

Autre point de vue pour voir l’aération au dessus de nos têtes cette fois (avec moustiquaire maison), là-aussi toute la chambre est en bois local.

La vue de là-haut pour finir, juste pour vous montrer un peu la hauteur de plafond (l’idée du proprio était que plus c’était haut plus ce serait frais en bas. Il est vrai que lorsqu’on est en haut et que la chaleur est réglée sur « Infernale », en bas elle reste en position « Torride »).

Pour celles et ceux qui se poseraient la question, non ce n’est pas un appart meublé ! Les anciens locataires partaient et revendaient tout ce qu’ils avaient, on a regardé, on a aimé et on a tout acheté en bloc. On va pas se compliquer la vie hein ! Après on a tout remis à notre gout, on a rajouté des trucs ici et là et hop. Reste la partie habillage des murs !

Je vois d’ici mes amis nordistes avec un grand sourire : « Ah enfin un sujet qui nous intéressent ! Où acheter ses bières ! ». Et bien, désolé de vous décevoir mesdemoiselles et messieurs, car même s’il est vrai que je vais parler de carburant, il s’agit de celui qui alimentent ces bons vieux moteurs thermiques et non celui qui coulent habituellement dans vos gosiers et vos veines. Mais je vais toutefois tâcher de garder le parallèle avec votre boisson favorite de façon à ce que la lecture soit aussi agréable pour vous que pour les personnes intéressées par le fond de l’article. Pour les Nordistes donc, relevez les allusions « PMAN » : « Pour Mes Amis du Nord ».

Le sujet est relativement simple à aborder et le billet va donc être court (si je ne digresse pas trop) : deux stations essences à Saint-Laurent, Texaco et Total. PMAN : c’est comme avoir à choisir entre une Bavik et une Saint-Omer : vous ne voulez d’aucun des deux sauf bien sûr si vous êtes à sec, le réservoir vide.

La première Texaco, en arrivant à Saint-Laurent, se situe sur la route principale à gauche. Elle a l’air un peu miteuse, on se demande même parfois si elle est vraiment ouverte. C’est d’ailleurs peut-être pour ça qu’un grand panneau « Station ouverte » est présent en permanence devant. Le service est pourtant impéc : personnel pour remplir votre réservoir et le gars vient même avec son lecteur de CB jusque devant la pompe. Je pourrai presque rester assis tranquillement dans la voiture et attendre que ça se fasse mais comme j’ai pas la clim vaut mieux rester dehors. Bon cela dit, l’approvisionnement de cette station n’est pas toujours bien assuré et souvent, la moitié des pompes sont fermées. PMAN  : C’est comme si vous débarquiez dans un bar à l’heure de l’apéro, alléché par l’enseigne Chimay clignotante et que le tavernier vous annonce qu’il est à court…

La deuxième station se situe en ville, presque dans le centre, sur la route qui mène vers Saint-Jean : impossible à rater, car elle est sur la route qui mène au Super U (PMAN : oui, un endroit où on peut acheter des bières) et vu que c’est le seul supermarché à 100km à la ronde… Service « total » donc : beaucoup de pompes, toujours bien approvisionné, on vient vous servir (par contre, vous payez à l’intérieur, sécurité oblige hein!). Vu l’emplacement stratégique, l’affluence y est souvent importante, même le petit train de l’office de tourisme s’y ravitaille…

Je ne conseillerai pas d’aller plus dans l’une que dans l’autre, tout dépend d’où vous venez et où vous allez… Sachez de plus que sur toute la Guyane, les tarifs des carburants (PMAN : ceux des voitures) sont indexés et identiques dans toutes les stations (en ce moment : 1.73 €/L de Sans-Plomb, tendance baissière, fin juin c’était 1.76€/L).

Quelque soit votre choix, si vous quittez Saint-Laurent, pensez à faire le plein : sur les 258km qui mène à Cayenne, je n’ai vu qu’une seule station service… PMAN : il est aussi essentiel de faire le plein en quittant Saint-Laurent que de quitter Lille pour la plage avec quelques bières dans le coffre !

Quelques vues des rivages du Maroni depuis Saint-Laurent et Albina (images du téléphone !)

L'A330-300 qui fait le vol transatlantique

Pour arriver en Guyane Française, j’ai emprunté Air Caraïbes depuis Paris, solution la moins onéreuse a priori, pour peu qu’on fasse attention aux faux frais liés au vol. Petit tour d’horizon des services.

D’abord, est-ce que ça vaut le coup au niveau de bagages embarquées ? Là c’est une agréable surprise de découvrir qu’Air Caraïbes proposent d’embarquer jusqu’à 58 kg par personne, oui, oui ! Deux bagages de 23kg chacune en soute et 12kg en bagage cabine ! Et vous avez encore la possibilité de prendre un « accessoire » en plus, type PC portable, sac à main, appareil photo… Air France, seul concurrent direct depuis Paris, n’est cependant pas en reste, puisqu’il propose le même poids en soute et qu’ils ne sont pas très vigilant sur vos bagages à main… Attention, pour Air Caraïbes, cela n’est valable que sur les vols transatlantiques et pour Air France, pour certaines destinations seulement, dont Cayenne fait partie.

Bon choix pour l'apéro 😉

Concernant les tarifs, y’a pas photo, Air Caraïbes est nettement, nettement moins cher qu’Air France à vol équivalent. Ressent-on une différence en cabine ? Le repas servi par Air Caraïbes était très bon, avec apéro (sélection parmi différents rhums!), plats antillais, café/thé ; des boissons et en-cas sont dispos pendant le vol. La place pour les pieds et jambes est correct, sans plus ; le confort des sièges est lui limite : en classe économique, sur l’A330-300 que j’ai emprunté, les sièges étaient, je trouve, très raides et peu souples, en somme peu confortable pour une petite sieste, même en inclinant au maximum ; j’éviterais un vol de nuit sur le même avion de la compagnie. Niveau divertissement, un écran par personne, de qualité moyenne avec finalement peu de choix compte tenu de la durée du vol (tout de même 9h et peut-être deux films intéressants!). Le personnel de bord se fait vite oublier, réfugié au fond de la cabine pour discuter ou se reposer ; dans cet appareil, on est déjà au rythme local semble-t-il ! Globalement, je dirai que le service est moins bon qu’Air France, qui sur ces vols est toujours aux petits soins pour ses passagers et propose un confort de sièges bien supérieur. Mais bon, il est normal qu’en payant presque le double, il y ait une nette différence de qualité.

Je parlais des faux frais, l’un d’eux peut être lié à votre heure d’arrivée tardive à l’aéroport de Cayenne. Avec Air Caraïbes, depuis Paris, vous pouvez par exemple souvent arriver en début de soirée à Cayenne (alentour de 18h) et il n’y a plus alors de transport en commun pour vous emmener en ville, vous êtes obligé de prendre le taxi (environ 35€) ou louer une voiture. Si votre destination finale est dans une autre ville que Cayenne, là il vous faudra attendre le lendemain pour partir (=frais d’une nuit sur Cayenne, potentiellement élevé si vous n’avez pas encore de contact). Dans le cas où vous louez une voiture pour partir directement, sachez que la taxe d’abandon (c’est à dire rendre son véhicule dans une autre agence que celle de départ) est assez élevée ici, plus de 100 euros! Pas vraiment de solution bon marché donc lorsque vous arrivez tard. Les horaires de Air France semblent, à ce niveau, mieux étudiés pour favoriser votre arrivée. Il faut donc en tenir compte dans le calcul de votre voyage.

Survol des environs de Cayenne

Dans les à-côté proposés par Air Caraïbes, le service de réservation de sièges est gratuit et disponible pour toutes les classes. En le faisant à l’avance, vous êtes sur d’avoir un beau hublot, sans aile, pour observer… le bleu de l’océan Atlantique encore et encore. Le service de réservation de sièges est couplé avec l’enregistrement en ligne, avec impression de vos cartes d’embarquement. Attention, les rangées de deux sièges à l’arrière sur l’A330-300 sont certes bienvenues pour un couple mais la personne près du hublot aura l’inconvénient d’avoir un boîtier sous le siège devant lui, prenant la moitié de l’espace pour les pieds et empêchant d’étendre ces jambes, fausse bonne idée donc ! Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres sièges, tenez-moi au courant dans les commentaires. Sinon Air Caraïbes propose un programme de fidélité que vous pouvez souscrire gratuitement pour le niveau le plus simple. Dans le cas d’un vol transatlantique, je vous recommande fortement de le faire car ensuite vous pourrez presque faire un vol gratuit dans la région Caraïbes avec les miles cumulés par votre seul aller.

Quand on pense à la ponte des tortues, on a tous en tête ces images d’énormes tortues, fournissant un effort suranimal pour monter une plage et atteindre leur lieu de ponte. Et bien la plupart de ces images proviennent de Awala-Yalimapo, de son joli nom, « plage des hattes ».

Awala-Yalimapo est certainement le village le plus au Nord de la Guyane ; les plus avertis diront certainement que cela en fait naturellement l’un des villages les plus sympas. Et ce n’est pas faux : il s’agit d’un endroit très plaisant, ses maisons ouvertes, implantées sur des espaces de sable blanc participant au charme général. Il y a beaucoup d’espaces entre les habitations, la végétation n’est pas ici sur la côte aussi dense qu’un peu plus loin dans les terres, on respire… Les habitants de ce village sont amérindiens ; depuis le Xième siècle, ils ont toujours été là, malgré les multiples événements coloniaux qui les ont affectés, parfois atrocement. Et maintenant, ils gèrent le développement de leur commune en autonomie.

Le village est d’accès facile, une route de bonne qualité, parallèle à la côte, part de Mana et vous conduit directement à un parking, à 50m de la plage. Peu avant le village, après le seul rond-point de la route, vous pouvez vous arrêter à la maison de la Nature, pour obtenir des informations sur la biodiversité locale et principalement bien sûr sur les tortues luth.

Arrivée sur la plage

D’ailleurs, j’y viens puisque c’est tout de même l’objet de cet article. Pour voir ces grandes bestioles, faut être là au bon moment. Ça implique : a) d’avoir choisi, la bonne saison : pour la ponte, c’est avril à juillet ; pour les émergences des bébés, c’est juillet-août ; b) d’être là au moment des marées hautes et même environ 1h30 avant ; c) de préférer le tout début ou la toute fin de journée, bref les heures les moins chaudes mais sans que ce soit la nuit (pour la visibilité et… les photos). Ces conditions peuvent vous paraître difficile à réunir mais en pratique c’est plutôt aisé. D’autant plus que prés de 7000 femelles viennent pondre sur cette plage de 5km (mais pas toutes la même année tout de même!) et ce à plusieurs reprises ; vous êtes donc pratiquement certains de voir plusieurs spécimens même durant un court séjour.

Préparation du lieu de ponte

La ponte comment ça se passe ? Au moment de la marée haute, nos grosses mèmères de 600kg (et oui) nagent jusqu’au rivage puis « s’échouent » le plus loin possible sur la plage avant de commencer leur ascension vers le haut de la plage, à l’abri de la marée, prés de la végétation. Et quel effort pour ces tortues ! Avec leur demi-tonne passée, sortir de leur milieu naturel, se priver de la poussée d’Archimède, et refaire ça une petite dizaine de fois en quelques semaines, moi je dis, ça force l’admiration. Donc, suivant son instinct naturel, une fois à la bonne place en haut de la plage, la tortue commence à remuer le sable tout autour de ses pattes arrières, pendant un moment, et finit par commencer à creuser un trou, très délicatement, toujours avec ses pattes arrières (et sans regarder). Elle prend son temps, alternant le creusage du trou avec ses deux pattes, un coup la droite, un coup la gauche, s’enfonçant de plus en plus profond dans le sable, mais doucement, tranquillement. Il est fascinant de voir à quel point elle fait cela avec méthode et calme malgré son apparence massive.

La tortue et la plage des hattes

Creusage du trou

Au bout d’un moment, elle décide que le trou est suffisamment profond et c’est le moment de pondre, j’ai l’impression que la tortue est très calme à ce moment là mais à vrai dire, je ne sais pas lire sur le visage des tortues. Apparemment, elle émettrait des sons particuliers pendant la ponte mais je n’ai rien entendu de tel. Cela dure un moment et puis finalement elle recouvre tout aussi délicatement le trou avec du sable jusqu’à le remplir et commencent à remuer dans tous les sens, un peu n’importe comment, comme pour cacher l’endroit précis où le trou se trouve avec ces précieux petits. Et d’un coup, tout va très vite, elle se tourne vers la mer, descend la pente de la plage à toute vitesse et la voilà repartie dans l’eau en moins de deux. Incroyable ballet… tout ce travail et dire qu’elle ne verra jamais ses petits…

Retour dans l'océan

Car la maman-tortue, si elle vient tous les sept ans sur cette même plage pour pondre, ne revient pas vérifier, soixante jours plus tard environ, si sa progéniture a correctement terminé sa croissance ; la maman, elle a déjà recommencé son tour dans l’Atlantique. Alors qu’arrive-t-il à ces œufs ? Et bien ça vous le saurez au prochain épisode, quand j’en saurais plus…

PS : Je profite de cet article pour rendre hommage à « Georges le solitaire » décédé ce 24 juin 2012 : c’était le dernier représentant de son espèce, les tortues géantes des Galapagos…

Awala-Yalimapo pratique :

  • Accès : aller jusque Mana, suivre la route côtière vers l’ouest.

  • Logement : Auberge de jeunesse Simili situé à côté du seul rond-point de la route, jolie et bien située, à côté de la plage, de la maison de la nature et au calme entre les arbres, un peu à l’écart du village (vous y aller à pied par la plage)

  • Manger : la Yalimale à Yalimapo pour gouter les spécialités !

  • Observation des tortues : ne rester pas trop près tant que la ponte n’a pas commencé ! N’utilisez pas de flashs pour les photos, préférez les téléobjectifs pour avoir des plans rapprochés.

Photos de l’article

Sources pour les chiffres : Wikipédia, Paris-Match.

A Lille, on prend la voiture pour aller acheter des cageots de bières en Belgique. A Saint-Laurent, on prend la pirogue pour aller faire ses courses au Suriname. Point besoin de visas pour se rendre de l’autre côté du fleuve, à Albina : les contrôles ne se font que plus loin sur la route qui mène à Paramaribo, la capitale. La libre circulation entre les deux pays marche aussi pour les marchandises et c’est la raison majeure qui poussent les guyanais à se rendre sur ce petit bout de Suriname.

Car Albina, faut l’avouer, c’est pas très grand. Ce qui amuse d’abord, c’est de voir les noms de rues suffixées de « straat » (quand je disais que c’était comme en Belgique..) : les anciens colons néerlandais ont laissé leur trace. Mais pas pour tout, par exemple ici, on roule à gauche et les volants sont à droite. Est-ce du à la proximité d’avec le Guyana, ancienne colonie britannique ? Je ne sais pas. Et j’aurais du mal à demander le pourquoi à un local car je n’arrive pas à savoir quelle langue ils parlent ici. Contre toute attente, ça ne semble pas le néerlandais, ni l’espagnol et malgré quelques mots de français, le reste m’est inaccessible. Un amérindien, me voyant tergiverser avec un commerçant pour connaître un prix, me lance un autre baragouinage avec dedans les mots « taki-taki ». Je fais alors une traduction mentale : « Monsieur, vous pouvez vous adresser à cet homme en parlant le dialecte local sur cette portion du fleuve, à savoir le Taki-taki. A bientôt ». Je salue l’amérindien, voilà un mystère résolu.

Ce qui saute aux yeux dés l’arrivée, c’est l’omniprésence de « supermarkets » chinois : « John Su Supermarket », « A-San Supermarket », « Hong Supermarket », je pourrais continuer longtemps. La demande pour ce genre de magasins est là : les tarifs au Suriname sont nettement moins élevé qu’en Guyane. Les importations maritimes guyanaises sont en effet fortement taxées par l’État français sous couvert de « l’octroi de mer ». Je ne sais pas plus que vous ce que c’est sauf que ça fait drôlement grimper les prix… Heureusement donc, les chinois surinamais et leurs tarifs défiant toute concurrence se sont installés pile où il fallait. Décidément très fort ces chinois. On y trouve globalement de tout, sauf du frais ; tout vient des quatre coins du monde : coconut milk de Thaïlande, épices d’Inde, dentifrice du Vietnam, bric à brac de Chine, Heineken des Pays-bas,…

La ville est donc clairement orientée vers le commerce et de nombreuses publicités sur les façades, peintes à la main comme en Inde ou au Népal, vous rappellent les marques les plus connues, dans le cas où, suite à un important traumatisme crânien, ayant perdu tous vos souvenirs mais pas le goût de la bière, vous n’ayez pas à hésiter sur le choix de votre boisson : « Une Parbo Beer, s’il vous plait ! ». Les Guyanais les plus avertis ne s’y trompent pas, à Albina on achète. Ils viennent donc ici se ravitailler en utilisant une brouette : passe-partout, grande capacité, résistance. L’accessoire indispensable.

Parlons un peu couleur locale pour conclure : la majorité des personnes, garçons ou filles d’ailleurs, ont des dreads ou tresses africaines. Les gars portent ces grands bonnets afros contenants toutes leur imposante chevelure et les filles arborent leur tresses violettes, blondes ou vertes. Ajoutez à cela quelques bistrots avec des Bob peint à la main et une devanture colorée, un fond musical jamaïcain et vous y êtes. D’ailleurs, je verrai un peu plus loin tout un ensemble de coiffeurs dédiés au rajout de mèches et autres suppléments capillaires. Amusant de voir qu’ici, aller chez coiffeur implique de gagner des cheveux, pas d’en perdre.

Donc, pour ceux qui avait perdu le fil, Albina, on y arrive aussi facilement qu’en Belgique, on conduit comme en Angleterre, ils parlent comme en Guyane, écrivent comme aux Pays-Bas, se coiffent comme en Jamaique, peignent comme en Inde, sont envahis par les produits de Chine mais, mais, mais : Albina, c’est au Suriname.

Albina pratique :

  • « Embarcadère » des pirogues depuis Saint-Laurent : au bout du Boulevard du Général De Gaulle

  • Tarif de la pirogue depuis Saint-Laurent : 5€ aller ET retour (vous payez au retour)

  • Pas besoin de visas si vous ne poussez pas plus loin au Suriname

  • Prévoir un sac (ou une brouette donc!) pour rapporter vos achats

  • Manger le midi : aucune hésitation, aller chez Héroina, vous ne serez pas déçu quoique vous choisissiez et les prix sont vraiment raisonnables au vu de la quantité !

Messieurs, vous étiez demandeurs, voici les tarifs des cubis de différentes marques de rhum au Super U de Saint-Laurent. Ils sont vendus par cubis de 3 ou 5 litres généralement. Le rhum « Belle Cabresse » est la spécialité locale (rhumerie de Saint-Laurent), je l’ai goûté en ti’punch, bah ça passe plutôt pas mal; à comparer avec d’autres mais je n’ai pas encore eu ce plaisir. Renseignements pris, l’envoi par la poste de cubis ne semble pas poser de problème, juste qu’il faut bien emballer le paquet. Je vous laisse voir sur le site de la poste, les tarifs des colis !